Les migrants subsahariens dans les villages

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Si au début, les migrants subsahariens (pour la plupart de nationalité nigérienne) n’étaient visibles que dans les grandes villes et plus particulièrement au chef-lieu de la wilaya, ils ont fini par investir même les zones rurales.

En effet, depuis quelques semaines déjà ils déambulent de village en village dans la circonscription de Maâtkas, Béni douala et bien d’autres localités montagneuses, pour demander l’aumône et quelquefois même le gîte. Nous rencontrons notamment des jeunes garçons, voire des enfants, à travers les axes routiers de la région. La plupart d’entre eux font la navette entre le chef-lieu de Tizi-Ouzou ou ils sont établis dans le centre d’accueil (en face de la briquetterie communale) et les autres localités de banlieue à l’image de Maâtkas. Ils débarquent tôt la matinée pour faire le tour des commerces et repartir le soir même vers la ville des genêts. Aussi, quand ils sont approchés pour un dialogue, ils se présentent comme des Maliens, ayant fui les exactions du terrorisme et de la guerre, mais ils finissent bien par avouer leur nationalité quand ils arrivent à sympathiser avec vous : «Nous sommes du Niger, nous nous présentons comme Maliens pour ne pas être embarqués par les services de sécurité, car nos frères du Mali peuvent prétendre au statut de réfugié, vu la situation qui prévaut chez eux», confia l’un d’eux, accosté dans un marché de la localité de Maâtkas. Ils regrettent le fait de ne pas avoir les mêmes droits que leurs voisins Maliens, car, pour eux, si ces derniers fuient leurs pays pour des raisons de terrorisme, eux, ils fuient aussi le leur pour une toute autre raison aussi valable, qui est celle de la famine, arguent-ils. Signalons, enfin, qu’une certaine solidarité des maathkis est constatée particulièrement chez les commerçants qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche, pour venir en aide à ces migrants, notamment quand il s’agit de femmes et d’enfants.

C. A.

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