Affrontements à Al Hoceima

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Le mouvement de protestation au Rif, dans le nord du Maroc, ne semble pas faiblir après plusieurs semaines de résistance.

Dans la nuit d’avant-hier à hier, des affrontements ont éclaté, à Imzouren, une localité de la province d’Al Hoceima, entre les forces de l’ordre et les manifestants, selon ce qu’a rapporté l’AFP. Ils étaient quelque 1 000 à 2 000 personnes, hommes, femmes et même des enfants, à investir la rue, dans le quartier de Sidi Abed, à Al-Hoceïma, pour réclamer la libération de Nasser Zefzafi, arrêté pour rappel le 29 mai dernier. Celui-ci est accusé «d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État». Les protestataires réclament, en outre, la libération des autres membres du mouvement «Hirak» arrêtés eux aussi au cours de manifestations. Un dispositif de sécurité très important a été déployé sur place, par les forces de l’ordre, des brigades anti-émeute notamment. Selon l’agence, «les affrontements ont commencé vers minuit, dans un quartier reculé de la ville, au pied d’une montagne, après que les forces de l’ordre ont quadrillé le centre de la localité et empêché les contestataires de se rassembler». Des jeunes, aux visages cagoulés, ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre et ces derniers ont riposté avec des grenades lacrymogènes. A rappeler que le mouvement de protestation au Rif a commencé il y a de cela 6 mois, suite à la mort d’un jeune Rifain, écrasé dans une beine à ordures alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise, après que les forces de l’ordre la lui ont saisie et jetée aux ordures. Ce drame a suscité une vague d’indignation qui s’est transformée en protestation, avant de prendre une dimension socioéconomique et politique. Les manifestants réclamaient «le développement de la région» qu’ils estiment «marginalisée ». Le mouvement qui a chapeauté ces manifestations, à savoir «Hirak», a été largement suivi et a suscité la sympathie des Rifains. Quand Nasser Zefzafi, son leader, fut arrêté, la protestation a pris une autre tournure, caractérisée par le recours à la violence de part et d’autre. Le bilan des derniers heurts, qui se sont terminées vers 2h du matin, «n’est pas connu» pour le moment. Une cinquantaine de véhicules de police ont été installés sur place, aussitôt les affrontements finis.

Synthèse de Kamela Haddoum.

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