La plantation de la pastèque et du melon lancée

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Alors que les pastèques et les melons inondent les marchés et le long des routes, au Sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, plus précisément dans les communes d’Aïn-Zaouïa, Frikat, Draâ El-Mizan, Tizi-Gheniff et dans la basse M’Kira, la campagne de plantation des deux fruits vient d’être lancée.

«Cette année, les cultivateurs des régions du Sud du pays, à l’instar de Meniaa, Biskra, El Oued, Ouargla et beaucoup d’autres ont été gratifiés d’une très bonne récolte de pastèque et de melon, arrivée au bon moment pour le ramadhan, permettant ainsi à toutes les familles d’avoir un dessert à la fin du F’tour et un rafraichissement durant la veillée à un prix très abordable voire dérisoire de moins de 30 dinars le kilogramme», nous déclare en préambule Aami Rabah, maraicher louant des terres qu’il cultive. Aussi, notre interlocuteur tiendra à ajouter que contrairement aux wilayas du Sud ayant un climat chaud, celles de l’Ouest du pays demeurent les principales pourvoyeuses de ces fruits pour notre wilaya à partir, pratiquement du mois de mai. Il reste que la Kabylie ne commence à produire de la pastèque qu’à partir du mois d’août, et le melon à partir de septembre jusqu’au début de l’hiver et fournira ainsi, à son tour toutes ces wilayas. Au demeurant, notre interlocuteur insistera sur la qualité et la saveur de la pastèque produite en Kabylie, dont le goût est incomparable à celui des fruits du Sud ou de l’Ouest du pays. «Comme vous aviez sans doute remarqué, nos fruits sont très appréciés à travers le territoire national, d’autant plus qu’ils sont arrosés avec de l’eau pure provenant de nos barrages, et des différentes retenues collinaires ou des forages, s’ajoute à cela la qualité de la terre», ajoute notre interlocuteur en nous avouant que ces dernières années, la production de la pastèque et du melon est devenue très harassante, notamment à cause de la rareté de la main d’œuvre spécialisée. «Il n’ y a plus de main d’œuvre spécialisée, nous sommes obligés de prendre les premiers venus qui ne cherchent qu’à travailler à la tâche, et qui ne se soucieront donc pas de prendre toutes les précautions avec les graines, et c’est la même chose au moment d’alléger la terre autour des plants, quant à l’autre facteur qui peut affecter la récolte, c’est bien évidemment les conditions atmosphériques», termine notre interlocuteur. Par ailleurs, si des pères de famille sont heureux de rentrer chez eux, chargés d’une grosse pièce de pastèque pesant le plus souvent plus d’une dizaine de kilos ; il n’en demeure pas moins que certains voient ces fruits comme un produit de spéculation, à l’exemple de Si Slimane, qui estime que tous ceux qui les cultivent ne sont que des spéculateurs qui s’enrichissent, sans se fatiguer et sans aucun investissement important. «C’est quoi d’abord la pastèque et le melon ? Il y a aujourd’hui ceux qui se lamentent sur le sort de ces spéculateurs qui cèdent leurs récoltes, au marché du gros ou auprès des collecteurs à raison de huit (8)dinars le kilo et que sur le marché, actuellement, son prix se situe entre 25 et 30 dinars, mais il faut bien comprendre qu’un seul plant constitué de quatre graines donne plus d’une quarantaine de kilogrammes, mais dans tout cela, est-ce que nous devons encourager par notre consommation ces cultures spéculatives, alors que les cultures stratégiques comme les lentilles, les pois chiches que nous sommes obligés d’importer sont complètement ignorées?», termine notre interlocuteur, sans nous donner le temps de lui répondre.

Essaid Mouas

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