Stratégique et… délabrée !

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La route nationale n°30, traversant M’Chedallah et Saharidj pour rallier la wilaya de Tizi-Ouzou, est des plus stratégiques sur plusieurs volets.

Pourtant, elle affiche un délabrement galopant, qui renseigne, on ne peut mieux, sur la manière dont sont suivis et entretenus les ouvrages d’utilité publique les plus névralgiques dans la région. En effet, la RN30, qui est l’une des principales voies d’accès reliant la wilaya de Bouira à celle de Tizi-Ouzou, affiche plusieurs avaries et détériorations progressives, dont certaines constituent un réel danger pour les milliers d’usagers quotidiens. Elle prend naissance dans la commune d’Ahnif, où elle fait jonction avec la RN5 au niveau du carrefour du chef- lieu de cette municipalité, et traverse le chef-lieu de commune de M’chedallah dans le sens sud-nord avec une autre jonction avec la RN15 allant vers Béjaïa, au carrefour d’Oughazi. Son itinéraire traverse ensuite Saharidj pour aboutir à Tizi N’Kouilal, où commence la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce tronçon de 30 km entre Ahnif et Tizi N’Kouilal a bénéficié d’une opération de modernisation en 2009, dont les travaux ont été réceptionnés en 2012. Malheureusement, depuis ce jour, elle a été complètement délaissée, comme en témoignent les glissières installées de façon bâclée. Celles-ci n’ont pas résisté plus d’un hiver, notamment au niveau du plus dangereux tronçon d’environ 4 km sur la partie rocheuse en haute montagne. En effet, les violentes chutes de neige ont jeté par terre ces glissières dès le premier hiver, après réception des travaux de modernisation. Il faut signaler que ce tronçon enregistre chaque année des accidents en totalité mortels, et ce du fait que le tracé de ce tronçon traverse les vertigineuses falaises du flanc sud-ouest du Yema Khelidja. Des falaises qui sont bordées sur la partie inférieure de la route de précipices de quelque 250 mètres, dont la base est un profond ravin. Aucun des nombreux automobilistes qui ont chuté dans ce ravin n’en est revenu vivant, et aucun des véhicules accidentés n’a pu être récupéré. Ce tronçon forme à l’heure actuelle, un cimetière de tôle froissée sur les lieux. Sur cette même route, le revêtement en BB a été effectué sur l’ancien tracé très étroit, qui n’a pas été élargi après la défaillance de l’entreprise de réalisation chargée de cette partie rocheuse. Ce ne sont pas les quelques longueurs de gabions réalisés ensuite qui seront d’une quelconque utilité, ni ne réduiront le danger qui plane en permanence sur les usagers. La seconde détérioration après ces glissières est l’affaissement du terrain ayant entrainé une bonne partie de la chaussée au lieu-dit Ighzer ou Hedad, sur environ 40 mètres. Un point noir qui constitue un véritable piège, notamment de nuit, pour les routiers et les estivants, ajouté à cela des chutes de grosses roches qui ont terminé leur course sur la partie supérieure de la chaussée. Certaines se trouvent au beau milieu de la courbe du virage. Toutes ces détériorations sont survenues il y a plus de deux (02) ans, sans que rien ne soit entrepris pour les réparer. Sur le versant sud du col de Tizi n’kouilal, qui relève de la wilaya de Tizi-Ouzou, c’est un itinéraire d’environ 10 km entre le col et le chef-lieu de la commune d’Iboudraren qui est complètement défoncé et presque impraticable à l’intense circulation et les milliers d’usagers quotidiens. Cette partie de la route est truffée de crevasses, trous béants, nids-de-poule, affaissements de la chaussée et détérioration des ouvrages. Le goudron par endroit a complètement disparu, faisant de l’une des plus importante routes nationales une vulgaire piste presque infranchissable. Sur ce tronçon, aucune glissière n’a été épargnée. Toutes gisent lamentablement par terre et sont complètement défoncées et tordues.

Oulaid Soualah

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