«En été, on est sur plusieurs fronts»

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La saison estivale a été lancée officiellement le 1er juin dernier, mais elle ne sera effective qu’après la fête de l’Aïd El-Fitr. Dans cet entretien, le commandant Fatah Soufi, chargé de la communication au niveau de la direction de la Protection civile de Béjaïa, parle de la préparation de la saison estivale au niveau de son secteur.

La Dépêche de Kabylie : Quels sont les effectifs et les moyens mobilisés pour cette saison estivale ?

Fatah Soufi: Nous avons 33 plages autorisées à la baignade sur les 46 que compte le littoral de notre wilaya. Nous avons nommé trois sous-officiers comme inspecteurs de plages. Ces derniers, en collaboration avec les chefs d’unités du secteur côtier, veilleront à la sécurité des baigneurs. Une vingtaine de plongeurs autonomes seront, également, mobilisés aux côtés de 68 surveillants de baignade professionnels, qui assureront les fonctions de chefs de postes et d’adjoints, pour diriger les 360 surveillants de baignade saisonniers que nous engageons à partir du premier mois. Il y a ceux qui peuvent voir leurs contrats renouvelés pour les mois d’après, et d’autres qui les verront résiliés. Généralement, ce sont les mêmes maîtres-nageurs qui sont retenus pour toute la saison. Ceci pour les moyens humains. Pour ce qui est du matériel, la nouveauté cette saison c’est l’unité marine qui est opérationnelle avec ses deux embarcations nautiques, stationnées au niveau du port pétrolier. Hormis ces deux embarcations, il y aura six autres qui seront réparties à travers les différentes zones. Il en sera de même pour les six ambulances qui sont réquisitionnées durant les week-ends et les jours fériés et critiques, durant lesquels elles seront stationnées au niveau des plages de Souk El Tenine, Tichy Centre, Tichy Stade, Maghra, Saket et Azaghar.

Il se dit que le corps a acquis récemment de nouveaux moyens de déplacement ?

En effet, les services de la direction générale de la protection civile ont acquis des motos à deux roues et ont affecté deux d’entre elles à Béjaïa. Celles-ci vont servir à faire la reconnaissance des lieux en premier et en étant dotées de moyens d’extinction et de premiers secours, elles permettront à nos éléments d’arriver rapidement sur les lieux de l’incident pour éteindre les feux de voiture, par exemple, ou prodiguer les premiers soins aux blessés.

Y a-t-il de nouvelles unités en perspective ?

Nous disposons pour le moment d’une quinzaine d’unités, tous genres confondus, et nous avons réceptionné cette année l’unité marine et un poste de secours routier à Il-Maten. À moyen terme, il y aura la réalisation d’unités à Oued Ghir, Tichy, Ouzellaguen, Chemini, Tizi N’Berber…

Une campagne de sensibilisation sur les dangers des feux de forêt a été lancée, mais elle reste timide…

Oui en effet, elle a été lancée timidement mais elle prendra de l’ampleur tout juste après les fêtes de l’Aïd. Il y aura une caravane qui sillonnera la région pour sensibiliser sur les trois volets relatifs aux accidents de circulation, aux feux de forêt et aux dangers de la baignade. En plus de cette campagne, nous poursuivrons, comme il est maintenant de coutume, avec les émissions radiophoniques et télévisées. Cela, pas plus loin que ce matin (Lundi dernier, ndlr) une réunion de coordination sur la campagne de lutte contre les feux de forêt et de récolte a été tenue. Elle sera lancée de manière plus effective le 1er juillet prochain et s’étalera jusqu’à la fin du mois d’octobre. Elle peut éventuellement être avancée comme elle peut être reculée. Cela se fait par arrêté du wali.

Ça concerne beaucoup de secteurs ?

Oui. En été, on est sur plusieurs fronts. Donc c’est tout à fait normal qu’on soit appeler à intervenir avec d’autres services, comme ceux des forêts, de l’agriculture, des travaux publics, de la Sonelgaz, des chemins de fer, sur les plages, avec les intervenants des mairies… Chacun doit intervenir dans son domaine que ce soit pour l’aménagement de points d’eau, de débroussaillage, l’ouverture de pistes et autres actions préventives contre les feux de forêt. Nous travaillons en étroite collaboration. On est vraiment complémentaires. Le seul problème c’est que là où on intervient, parfois il n’y a pas de circonscriptions de forêts. On se retrouve, par conséquent, seuls. Sinon, même les campagnes de sensibilisation aux feux de forêt nous les menons ensemble.

Revenons à la mer. Avez-vous enregistré beaucoup de baigneurs en ce mois de Ramadhan ?

Depuis le début du mois de Ramadhan au 17 juin au soir, nous avons enregistré plus de 72 000 baigneurs, soit une moyenne de 4 000 par jour et 120 par plage. Malheureusement, nous avons déjà enregistré un noyé à Tichy. Il s’agit d’un trentenaire de Touggourt qui a été emporté par les courants, le 8 juin dernier, alors que la mer était déchaînée, et dont le corps n’a été retrouvé que le 11, soit trois jours plus tard.

Et pour ce qui est des accidents de circulation ?

Durant la même période, soit du 1er jour du Ramadhan au 17 juin au soir, il a été enregistré 91 accidents de circulation, lesquels ont engendré deux morts et 142 blessés. Soit une moyenne de 4 accidents et 6 blessés par jour. Depuis le début de l’année, ce sont 743 accidents qui ont été enregistrés. Ces derniers ont fait 21 morts et 884 blessés. Ce sont presque les mêmes statistiques que l’année passée, à la même période. À la fin du mois de juin de l’année dernière, il a été enregistré 809 accidents, lesquels ont engendré 20 morts et 972 blessés. Pour toute l’année 2016, il a été dénombré 1 827 accidents qui ont causé des blessures à 2 213 personnes et fait, hélas, 66 morts.

Entretien réalisé par A Gana.

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