Datant des temps immémoriaux, la source du village Aït Attela, dite Thala N’Lhed, car située non loin de L’Had N’Timezrit (Boumerdès), ne désaltère plus les villageois comme jadis.«Paix à ton âme ya Vava Waattella ! (l’ancêtre)», prononce Aami Slimane, un septuagénaire en arrivant près de ce point d’eau qui, naguère, ne désemplissait pas durant toute la journée, alors que maintenant, plus personne n’y vient. «Pour nous, cette source revêt une grande importance, sachant qu’en plus de nous rappeler notre histoire, elle reste un souvenir de nos ancêtres qui, sans exception, puisaient leur eau de cette source parce qu’il n’y en avait pas d’autres», déclare notre interlocuteur alors qu’un jeune, Saïd, va directement au but : «Depuis presqu’un an, nous nous sommes inquiétés de la présence des eaux usées qui coulaient à ciel ouvert et se déversaient à proximité de la source à partir de certaines habitations avoisinantes, ce qui nous avait conduits à consulter et à demander non seulement à un laboratoire de l’État, mais également à un privé, d’effectuer des analyses appropriées. Celles-ci ont révélé que l’eau de notre source est polluée. Les spécialistes nous ont, alors, mis en garde contre les dangers de sa consommation jusqu’à son aménagement avec, bien évidemment, la réalisation d’un réseau d’assainissement fiable pour ces égouts», déclare ce jeune universitaire, tout en ajoutant que de nombreuses démarches avaient été effectuées depuis lors, soit depuis une année, auprès de tous les services concernés, à savoir ceux de l’APC, de la daïra, de l’hygiène et de l’hydraulique. De nombreuses sorties sur ledit site avaient été, également, effectuées et des procès-verbaux de constatation ont été dressés, en sus de fiches de prélèvements et autres rapports, mais en vain. Aucune décision concrète n’a pas été prise pour réhabiliter cette fontaine. «En attendant, on est toujours contraints de nous abstenir de boire de cette eau», termine, dépité, notre interlocuteur.
Essaïd Mouas