Les ambulants désertent le marché hebdomadaire

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C’est au moment où la population a besoin d’eux que les marchands ambulants des fruits et légumes du marché d’Aïn El-Hammam se sont distingués par leur absence. Trois jours avant l’Aïd, ils ont commencé à se faire rares au niveau des rues de la ville qu’ils hantaient habituellement jusqu’au crépuscule. Samedi dernier, ils n’étaient que quatre ou cinq à tenir leurs étals. Cette absence n’était pas sans se répercuter sur les prix des produits présentés par les commerçants locaux. Les pères de famille venus faire leurs emplettes en cette journée étaient révoltés par de tels agissements. «Ils (les commerçants) terminent le carême comme ils l’ont commencé, paradoxalement, sans Rahma aucune». Les carottes sont vite montées de 60 à 130 dinars, alors que les haricots, qui ne trouvaient pas preneur à 70 dinars moins d’une semaine auparavant, ont repris du poil de la bête avec 180 dinars. La salade à 100 dinars, le poivron à 120 DA ou la courgette à 180 DA avaient de quoi donner le tournis aux ménagères. Même la tomate a doublé de prix, passant de 25 à 50 DA. Et ce n’est pas fini. «Vous n’avez encore rien vu», «il n y a rien sur le marché de gros, ce sera pire après cette période de fêtes, car les fellahs ne procéderont aux récoltes que plus tard», sont, entre autres, les répliques de ces commerçants qualifiés de «peu scrupuleux» par les clients. A la veille de chaque fête de l’Aïd, c’étaient surtout les marchands de jouets et d’autres friandises qui tiraient leur épingle du jeu. Plus d’une cinquantaine d’étalagistes ont pris place samedi dernier au niveau des deux côtés de la rue Colonel Amirouche. Sur des tables de fortune ou nappes étalées à même le sol, une multitude de joujoux de toutes couleurs et de toutes formes étaient déployés pour attirer les enfants. Le moindre objet était à deux cents dinars, alors que les plus sophistiqués dépassaient allègrement les 2 000 dinars. Et comme les mioches ciblent toujours les plus chers, les papas et les mamans y ont laissé des plumes malgré eux, pour leur faire plaisir. Les dépenses du ramadhan ajoutées à celles de l’Aïd et de la vie quotidienne finissent déjà par laminer la bourse des citoyens, qui s’attendent à faire face encore aux fêtes de l’été et de la rentrée scolaire. Notons que les explosions de pétards de tous genres n’ont pas cessé durant toute la fête.

A. O. T.

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