Les maraîchers craignent la recrudescence des vols

Partager

Comme chaque année, dès que les cultures maraîchères sont lancées, les agriculteurs recourent à l’irrigation à l’aide de moto-pompes, car, faudra-t-il le signaler, le réseau d’irrigation est inexistant. Cependant, ce qu’ils craignent le plus durant cette période, c’est le vol aussi bien de ces moteurs que de leurs accessoires. «Je viens de lancer quelques hectares de pastèque. Comme cette plante a besoin d’irrigation, j’ai acquis une nouvelle moto-pompe. Je dois chaque soir la mettre à l’abri parce que je crains toujours la recrudescence des vols », confie un maraîcher accosté dans son champ juste à côté du barrage d’eau. Et de poursuivre: « Beaucoup d’entre nous hésitent même à se lancer dans ce genre de cultures. En plus de la tuyauterie qui est excessivement coûteuse, on nous vole les batteries et autres accessoires. Imaginez si vous n’irriguez pas ce champ durant deux ou trois jours à cause d’une panne ou du manque d’un accessoire en ces temps de canicule, c’est la faillite ». Effectivement, il a été souvent constaté que même des moteurs entiers sont dérobés des abords du barrage, où ils sont installés. «L’idéal pour tous ces investisseurs dans la filière maraîchère est que ce barrage soit doté d’un nouveau système d’irrigation qui garantira, non seulement, l’irrigation en continue, mais leur épargnera aussi d’autres pertes », estime un habitant de la localité : «Comme le gouvernement veut multiplier les sources de recettes hors hydrocarbures, il est temps de donner une grande importance à l’agriculture. Pour cela, une politique de la prise en charge de ces ouvrages hydrauliques s’impose. Tout d’abord, refaire de fond en comble les réseaux, puis confier la gestion de ces barrages à des coopératives afin de les rentabiliser. Il ne faudrait pas laisser les choses en leur état parce qu’elles ne font bénéficier ni les agriculteurs ni l’État », préconise le même maraîcher. A noter que dans la région de Draâ El-Mizan, allant d’Aïn Zaouia jusqu’à Tizi-Gheniff, il existe trois barrages d’eau exploités anarchiquement d’une part et menacés de pollution d’autre part, sachant que ces moto-pompes déversent dans l’eau d’importantes quantités de mazout et d’huile.

Amar Ouramdane

Partager