Bouira est un pôle de développement agricole par excellence, c’est ce qu’affirme M. Ganoun Djoudi, directeur des services agricoles, qui souligne que la wilaya tire, justement, ses ressources et richesses de l’agriculture. Questionné sur la filière principale dans laquelle excelle la wilaya, M. Ganoun répondra que les filières sont multiples et diversifiées : «Il faut savoir que la vocation agricole de la wilaya de Bouira n’est pas seulement dans l’oléiculture ou la pomme de terre, elle (Bouira) recèle trois zones : la zone potentielle, la zone intermédiaire et la zone du Sud. La zone Sud est à vocation agropastorale (association élevage – céréaliculture). Mais, l’on constate que c’est la filière élevage qui y est essentiellement présente. Pour ce qui est de la céréaliculture, c’est là où on obtient, avec des pluviométries très faibles avoisinant entre 200 à 250 millimètres, des rendements très médiocres dans cette zone. Maintenant, il faut passer à un mode de reconversion de la céréale vers l’arboriculture fruitière, c’est-à-dire planter utile. C’est dans ce sens que nous avons fait des propositions au ministère de l’Agriculture, pour cette reconversion vers le pistachier, l’amandier et même de l’olivier. La culture du pistachier et de l’amandier est incontournable, car ces fruits à coques ont une valeur économique importante et non négligeable», déclare le DSA. S’agissant du rendement des 6 fermes pilotes, toutes situées au niveau des plaines, le DSA déclare : «Les fermes pilotes connaissent, ces jours-ci, une certaine redynamisation, pour qu’elles se spécialisent dans la production. Aussi bien celles qui étaient affiliées à l’ONAB que celles affiliées au groupe OAIC et d’autres faisant partie du groupe de production maraîchère, toutes ces fermes auront un partenariat effectif et auront les moyens nécessaires, pour mettre davantage leurs terres en valeur». Par ailleurs, le développement de la cuniculture n’est pas en marge de cette nouvelle dynamique insufflée au secteur de l’agriculture : «Nous sommes en train d’encourager les jeunes en les initiant à des formations en matière de suivi et de développement de la cuniculture. Nous avons fait appel à des experts hors wilaya qui ont assez d’expérience pour former nos jeunes agriculteurs qui ont émis le vœu de se lancer dans cette filière», affirme le DSA. Pour ce qui est du développement de la culture des cerisiers de montagne au piedmont du Djurdjura ainsi qu’à Lakhdaria, où il y a d’énormes potentialités notamment en matière d’humidité et de pluviométrie, là encore, la DSA souhaite que ces cultures se multiplient au vu de ce climat propice. Sur un autre volet, M. Ganoun espère que des investisseurs se manifesteront pour exploiter les sous-produits issus de l’agriculture, comme c’est le cas pour la filière avicole : «Il faudrait également investir dans la récupération des fientes de volailles qui pourront contribuer au développement de l’agriculture pour la fabrication de matières organiques. On pourra ainsi produire bio du fait que nos sols sont plus ou moins pauvres, donc il faut à tout prix les enrichir par des éléments organiques. Une des opportunités qui se présentent, c’est la récupération de fientes de volailles pour les transformer et les composter en engrais à des fins agricoles. L’autre solution est d’utiliser les gadoues des stations d’épuration dans l’engraissement de certaines parcelles, notamment, celles situées au Sud de la wilaya», préconise le DSA. Ce dernier se montre optimiste quant à l’avenir de certains produits agricoles de la wilaya qui mériteraient, selon lui, d’être labellisés : «Nous réfléchissons actuellement à la labellisation de certains produits, comme la cerise d’Aghbalou, les nèfles de M’Chedallah, les oranges de Kadiria et de Lakhdaria… De même pour d’autres produits, à l’image de l’huile d’olive. Mais pour ce faire, nous devons impérativement développer l’oléiculture, en encourageant l’installation des huileries modernes. Dans ce domaine, soulignons que le soutien de l’État a été d’une aide assez appréciable pour cette filière. Nous avons presque 63 huileries installées dans ce cadre, et maintenant, il faudrait se concentrer sur la labellisation du produit oléicole. Je vous assure qu’au niveau de la DSA de Bouira, nous misons sur la labellisation de plusieurs produits agricole et que l’on jouera, le tout pour le tout, pour réaliser cette série de labellisation (…)», témoigne M. Ganoun
Hafidh Bessaoudi
