Le groupe parlementaire des indépendants a rendu publique hier une déclaration à travers laquelle il dénonce des pressions subites par ses députés de la part de leurs «confrères» du RCD. Une intrigante première dans les anales de l’APN.
«Depuis notre installation à l’APN, des pressions insistantes sont exercées sur nos députés par les parlementaires du RCD, dans le but de rallier les nôtres à une manœuvre médiatique, camouflée en commission d’enquête sur la gestion de la résidence d’Etat, Club des Pins». Les indépendants, qui sont pour rappel au nombre de 28 au sein de l’hémicycle Ziroud Youcef, ont déploré cet état de fait : «Ces agissements et pratiques, qui attestent du niveau et de la culture politique de leurs auteurs, viennent en contradiction des dispositions de la loi électorale et du règlement intérieur qui établissent désormais la fin du nomadisme politique». Les indépendants rappellent aux députés RCD que leurs anciens dirigeants ont été les premiers à bénéficier de ce privilège dans la période qui a suivi les événements tragiques de 2001. Il est à rappeler à nos confrères du RCD que, pour instaurer une commission d’enquête parlementaire, sur la résidence d’Etat, la décence les oblige à faire état de toutes les largesses et autres privilèges dont leurs cadres et direction politique ont bénéficié à titre gracieux, jusqu’en juin 2003, bien après les tragiques événements du printemps noir 2001, en leur qualité de résidents à la résidence d’Etat, pour de longues années». Les indépendants, élus à l’APN au cours des législatives du 4 Mai dernier, dont deux sont issus de la wilaya de Tizi-Ouzou, à savoir Belkacem Benbelkacem et Nordine Aït Hamouda, ont appelé le RCD à assumer les faits sus cités. «Nous ne parlons pas ici de tous les traitements de faveur dont avait bénéficié l’ex-président du RCD, lui-même résident au Club des Pins, pour ses réservations à l’hôtel Sheraton pour son compte et celui de ses amis et proches», lit-on encore dans la déclaration. Et d’ajouter : «Le courage et l’honnêteté imposent aux députés du RCD de rendre public et assumer cet état de faits, en préambule de leur soi-disant commission d’enquête parlementaire destinée en réalité à faire de l’agitation politique».
«Tout contact doit passer par Nordine Aït Hamouda»
Les députés indépendants, par le biais de ladite déclaration, interpellent «publiquement» les députés du RCD pour cesser «tout contact malsain et leurs manœuvres par l’envoi de leurs députés à qui nous témoignons notre respects dû aux femmes». En outre, ils font part de leur détermination à démasquer toute manœuvre malintentionnée : «En ce qui nous concerne, dans le souci de la moralisation de la vie politique et de veiller au bien du peuple, nous ne ménagerons aucun effort afin d’éclairer l’opinion publique sur les malversations de tous genres et la corruption qui ronge et biaise la pratique politique de notre pays. L’enrichissement illicite par l’action politique est un fait établi aussi bien pour certains cadres du pouvoir que les chantres de l’opposition démocratique», lit-on encore dans la déclaration. Les indépendants affirment qu’une commission d’enquête parlementaire «révèlera bien des surprises», selon eux, «elle lèvera le voile sur bien des impostures qui mangeaient avec le loup, tout en criant avec le berger». Pour conclure leur déclaration, et comme pour narguer le RCD, les indépendants avisent l’ensemble des députés que tout contact devra passer par Nordine Aït Hamouda, un ex bien connu du RCD : «Nous informons l’ensemble de nos confrères parlementaires que, désormais, il a été décidé en ce qui nous concerne que tout contact politique avec nos députés devra passer par Monsieur Nordine Aït Hamouda que nous déléguons à cet effet avec toutes les prérogatives y afférentes».
Kamela Haddoum.