À l’initiative du wali de Bouira, une décision a été prise pour récompenser le meilleur agent communal, en lançant un concours à travers les 45 communes.
C’est ce qu’a affirmé M. Benabed Mohamed, directeur de l’environnement de la wilaya de Bouira : «Nous sommes en train de recueillir les propositions qui émanent des APC et nous avons mis en place des commissions de daïras par arrêté du wali, et les meilleurs agents seront récompensés par le wali qui a une grande sensibilité à l’adresse de ce corps de métier à qui je rends hommage», estime-t-il. Pour le directeur de l’environnement, ces agents municipaux font beaucoup pour que l’environnement reste propre. «Ils travaillent à l’extérieur, de nuit, par tous les temps, qu’il pleuve ou qu’il vente, sous des conditions atmosphérique parfois ingrates pour rendre propre nos rues. S’il existe bien des actions de valorisation, ce sont ces agents de l’ombre qui le font au détriment parfois de leur santé et ce sont aux citoyens de se mettre à leurs niveaux», déclare M. Benabed. Rappelons que le wali, M. Cherifi, n’est pas insensible à la question de l’environnement. Au lendemain de son installation à la tête de la wilaya, il avait entamé des actions de rattrapage dans l’ensemble des communes. Le but étant de réduire les impacts négatifs des déchets qui ne pouvaient pas être pris en charge de manière quotidienne par les communes. Cette grande opération est venue combler les défaillances en matière de gestion journalière de ramassage des déchets. Une initiative saluée par tous, dont le directeur de l’environnement qui estime que cette campagne est toujours d’actualité : «Lorsque l’évacuation des déchets n’est pas assurée chaque jour, on se retrouve rapidement avec des monticules qui grossissent à vue d’œil et au bout de plusieurs semaines, mois, voire années, la situation est plus que critique. Cette opération a eu le concours de l’ensemble des communes, des entreprises publiques et privées ainsi que de l’administration. Elle a débuté de manière hebdomadaire, chaque samedi, et les quantités de déchets traités étaient énormes. Toutefois, par la suite, les quantités ont sensiblement diminué et les zones à traiter ont été réduites. À cela s’ajoute un programme de reboisement qui s’est fait chaque semaine à travers toutes les communes de la wilaya», indique M. Benabed. Et d’ajouter : «Cette opération enclenchée et soutenue par le wali dès le départ, est depuis reprise par certaines APC sans attendre les injonctions du premier magistrat de la wilaya. Pour quelques APC, on peut dire que c’est rentré dans leurs mœurs et l’opération se poursuit à ce jour même si elle est moins médiatisée.»
Tout pour ancrer le souci de l’environnement dans les mœurs
Pour M. Benabed, il faut demeurer optimiste quant à l’avenir de l’environnement: «Même si le pays traverse une petite crise, avec notre stratégie nous sommes arrivés à un point où l’État seul ne peut pas assumer toutes les préoccupations liées à l’environnement. Nous devons nous baser sur le soutien et l’accompagnement du privé. Nous retrouvons, d’ailleurs, cette volonté dans la valorisation et la récupération des déchets qui est devenue l’apanage de petites micro-entreprises et même des grandes entreprises.» À ce sujet, l’on apprendra que la wilaya de Bouira dispose d’unités de transformation de ces déchets. Du côté Est à Chorfa, une unité recyclant le papier a été implantée au niveau de la zone industrielle d’Oued El Berdi. C’est une unité spécialisée dans l’aluminium, notamment la canette, ainsi qu’une grande infrastructure de récupération et de transformation de pneus usagers au niveau d’El-Hachimia. «Ce sont là des infrastructures importantes qui œuvrent à nos côtés. Nous espérons à l’avenir que le privé s’intègre massivement et davantage dans cette stratégie pour le traitement de la gestion des déchets ménagers par la réalisation d’infrastructures de valorisation énergétique de ces déchets. N’oublions pas que le déchet, en plus d’être récupéré et recyclé, est une ressource énergétique avec l’incinération et on récupère de l’énergie sous forme de vapeur qui est transformée en électricité et tôt ou tard nous arriverons à ce défi. Cela s’appelle une économie verte et circulaire car à partir du déchet, on reconstitue le cycle économique. L’énergie renouvelable est également un défi que nous devons relever à Bouira. On doit exploiter ces ressources qui nous sont offertes par la nature, à l’image de l’éolien et de l’énergie solaire. Pour le photovoltaïque, cela commence à bouger mais il faut encore le développer davantage et que les collectivités locales prennent les devants de même pour les entreprises publiques ou privées. Ces dernières doivent arriver au moins à être indépendantes de leurs consommations énergétiques et tôt ou tard, nous irons vers cette énergie propre et renouvelable. Car n’omettons pas que l’environnement c’est aussi l’économie dans notre consommation et il faut apprendre à consommer, nos sols, nos ressources naturelles, l’air que nous respirons, l’eau», affirme M. Benabed.
Hafidh Bessaoudi