À chaque saison de chaleur, la wilaya de Tizi-Ouzou se retrouve confrontée au problème d’incendies qui ravagent des milliers d’hectares de ses forêts, maquis, broussailles et arbres fruitiers, des oliviers notamment.
Depuis la mise en place du dispositif de la lutte contre les feux de forêts, au début du mois de juin dernier, la conservation des forêts a enregistré 55 incendies qui ont parcouru une superficie de 173 hectares, a-t-on appris du conservateur M. Tabti. Un chiffre qui dépasse largement celui enregistré à la même période de l’année dernière, qui n’était que de 14 incendies, qui ont détruit quelque 60,5 hectares. Quatre catégories sont concernées par ces feux : les forêts avec deux incendies et 2,5 hectares ravagés, les maquis avec 27 incendies et 68,5 hectares dévastés, les broussailles avec 10 incendies et 64 hectares dévastés, puis enfin divers fruitiers avec 16 incendies qui ont parcouru une superficie de 38 hectares. Rien que pour la journée d’avant-hier, neuf incendies ont été enregistrés à Azazga, Bouzeguène, Béni Douala, Maâtkas et Mekla. Il était question de 11,5 hectares brulés. Et selon le responsable au niveau de la direction des forêts, ces feux ont été causés principalement par «la canicule enregistrée ces derniers jours au niveau de la wilaya». Cela dit et concernant la réapparition de ce phénomène à longueur d’année dans la wilaya, il a estimé qu’ «il n’y a pas de quoi s’alarmer». En effet, selon lui, la moyenne annuelle pour la wilaya est de 3 200 hectares brulés. «Un chiffre, certes, très important, mais qui ne doit pas nous inquiéter», a-t-il affirmé. S’agissant des causes de ces départs de feux, le responsable a expliqué que certains feux sont déclenchés de manière intentionnelle alors que d’autres le sont de manière accidentelle. Le cas du nettoyage par les bergers et les feux de parcours ont été évoqués.
L’indispensable implication de la société civile
Selon notre interlocuteur, la solution pour lutter contre les feux de forêts dans la wilaya de Tizi-Ouzou «est d’avoir plus de moyens» pour une meilleure prise en charge des incendies dès leur départ, ce qui limitera les dégâts. «L’implication de la société civile est aussi impératif», dira-t-il. Actuellement, la conservation des forêts dispose de 11 véhicules d’intervention (CCFL), six postes de vigiles équipés, 100 ouvriers saisonniers et 96 corps forestiers et 45 autres affectés au personnel. À noter que la conservation des forêts opère selon les dispositifs d’alerte à différents niveaux, communal (COC), daïra (COD) puis COP où la wilaya est alertée du danger pour se préparer à un probable déclenchement du plan ORSEC. D’ailleurs, lors des derniers incendies enregistrés, l’information a été donnée à la wilaya, a-t-on appris. La conservation des forêts travaille en étroite collaboration avec la Protection civile. Elle agit donc selon le processus suivant : détecter le feu, donner l’alerte et l’envoi d’une brigade pour la reconnaissance et première intervention. Si le feu est très important, les renforts seront sollicités. Mais malgré tous les efforts qui peuvent être fournis par la conservation des forêts ou encore la Protection civil, le même problème se pose chaque année, se qui devrait interpeller la conscience de tout un chacun pour redoubler d’efforts, mais surtout rester vigilants et agir selon la conscience collective pour mettre un terme à cette situation qui menace la flore au niveau de cette wilaya.
Kamela Haddoum.