Après avoir connu une légère chute en début d’année, le prix de l’euro, au marché parallèle de Bouira, a augmenté graduellement depuis le mois de février dernier pour atteindre les 195 dinars. Pour les initiés, surtout les cambistes, cette flambée s’explique par le fait que l’offre en euro a reculé et que la demande a atteint des sommets depuis le début du mois en cours. Conséquence : le 12 juillet dernier l’euro a atteint les 194 DA à la vente et 195 dinars à l’achat chez les cambistes locaux. Un taux équivalent à celui pratiqué sur la place du Square Port-Saïd d’Alger. D’après les cambistes de Bouira, cette tendance haussière est constatée sur tout le territoire national. Et elle va se poursuivre durant les prochaines semaines. Le prix de la monnaie européenne pourrait atteindre les 200 DA bien avant le mois d’Août. Un cambiste nous dira : «C’est loin d’être fini, les prix ne cessent d’augmenter presque tous les jours, et cette augmentation va se poursuivre au fil des jours. Les prix ne se stabiliseront qu’au mois de septembre, comme ce fut le cas l’année précédente, où le taux fluctuait entre 160 et 165 dinars pour un euro». Et l’on constate que la frénésie est à son comble actuellement devant les banques. Les cambistes sont de plus en plus nombreux à s’y bousculer pour acheter ne serait-ce que quelques billets auprès des retraités, nombreux à venir retirer leurs pensions mensuelles en devise étrangère. Il faut dire que plusieurs paramètres contribuent à la situation. En effet, les prix sont généralement conditionnés par l’offre et la demande et la chute des cours pétroliers. Ce qui explique l’augmentation de la valeur de la monnaie européenne sur le marché de change parallèle en Algérie. Nombreux sont les acheteurs potentiels, à l’instar des vacanciers se rendant à l’étranger particulièrement en Tunisie, Turquie, Maroc, Espagne et France, des pèlerins se rendant dans les lieux saints de l’Islam et des étudiants ayant obtenu un visa d’étude. Même si tout le monde est prudent, observant l’évolution du marché. En sus de cette demande habituelle des nationaux, d’autres demandeurs, tels les acteurs de l’import-export, ont favorisé cette tension sur les devises européennes. Par ailleurs, l’allocation touristique a stagné depuis des années à 115 euros. D’après certains voyageurs, malgré la valeur minime de cette allocation, de nombreuses banques nationales ne l’accordent pas, «Ils tergiversent pour nous lasser et nous faire abdiquer. Ils procèdent toujours de la sorte pour nous refuser cette allocation qui nous revient toutefois de droit», nous a confié Ali, un jeune Bouiri ayant décroché un visa touristique à l’étranger.
Aziz C.
