Le problème de l’insuffisance de l’eau potable continue de faire des mécontents dans la région d’Aïn El-Hammam. Malgré une distribution régulière du précieux liquide ces derniers temps, les réclamations, souvent musclées, de citoyens qui menacent de procéder à la fermeture de l’agence de l’ADE, sont devenues monnaie courante. Jeudi dernier, ce sont les habitants du village de Taourirt Menguellet, situé à trois kilomètres du chef-lieu de la commune, qui sont venus manifester leur courroux, «après maintes réclamations verbales», nous confie le président du comité du hameau. L’insuffisance de l’eau dans de nombreux foyers semble le point essentiel des revendications des habitants qui ont, une fois n’est pas coutume, choisi la manière douce pour mener la protestation. Même si, la veille, certains avaient prôné la fermeture de l’entreprise, d’autres, plus nombreux, avaient choisi la voie du dialogue. Dès huit heures du matin, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant les bureaux de l’Algérienne des Eaux (ADE), en vue de prendre attache avec le chef d’agence, qui les a d’ailleurs reçus pendant plus d’une heure. Un débat entre le responsable et quelques cadres, s’est alors instauré avec les protestataires, venus également soumettre quelques propositions de solution à même de régler temporairement la question en attendant de meilleurs jours. Premier village à être alimenté en eau potable dans les années soixante dix, Taourirt Menguellet se retrouve, une quarantaine d’années plus tard, avec un réseau dépassé et des plus vétustes. Le château d’eau destiné à la population d’alors devient inopérant, suite à l’explosion démographique de la plus grande agglomération de la daïra. Des centaines de foyers supplémentaires ont vu le jour depuis, sans que les services des eaux n’augmentent leur capacité de distribution. C’est de ce fait, en toute logique, que le problème se pose et continuera de se poser si aucune mesure à même d’améliorer le débit et les capacités de stockage n’est prise. «On ne demande pas à être alimenté tous les jours, mais qu’on nous donne la quantité suffisante à notre population, un jour sur deux, comme toutes les autres agglomérations», explique notre interlocuteur. Le chef d’agence demande aux protestataires de patienter quelques jours afin de lui permettre, suivant son calendrier, de se rendre sur place afin de prendre les mesures adéquates en étroite collaboration avec eux. Notons que, selon les villageois, un réservoir désaffecté existe en contrebas du village, et pourrait si des réparations y sont effectuées, servir à alimenter de nombreuses habitations construites en contrebas. Il est vrai que l’insuffisance de moyens de distribution, les canalisations vétustes, et surtout les déperditions représentent de sérieuses entraves à une distribution d’eau régulière et suffisante dans les foyers. La réfection du réseau dans sa partie la plus endommagée pourrait à terme, faire taire la protesta.
A. O. T.