Une fois de plus, des citoyens de la commune d'Ath Mansour et leurs voisins d'Ahnif ont fait part de leurs craintes quant aux multiples retombées négatives provoquées par l'alignement discontinu des carrières d'agrégats, installées le long de la chaîne montagneuse de Chréa.
Des carrières qui fonctionnent à plein régime, notamment en période estivale, car n’étant plus perturbées par les agitations atmosphériques de l’hiver. Selon nos interlocuteurs, elles sont au nombre de huit, implantées en flanc de montagne dans la commune d’Ath Mansour et trois, dans celle d’Ahnif au lieu-dit Adhrar Seggane. Ces unités de fabrication d’agrégats, de gravier concassé de toutes dimensions et de sable doivent être classées dans la catégorie d’unités à caractère industriel et d’activité classée. Et par conséquent, soumises à la stricte réglementation qui régit ce secteur, et soumises à un rigoureux contrôle pour réduire leurs nuisances. À commencer par le dosage de l’explosif utilisé pour l’extraction de la roche, dont ces citoyens affirment que les normes requises ne sont pas respectées, à tel point que dans des maisons situées au quartier Uzwaghen, en périphérie sud du chef-lieu de commune d’Ath Mansour, à moins de 400 mètres à vol d’oiseau, des murs porteurs de plusieurs demeures sont fissurés. Cet état de fait est du, selon les habitants à la puissance des déflagrations qui provoquent une onde de choc à plusieurs centaines de mètres à la ronde, et qui s’entendent à des dizaines de kilomètres. Nos interlocuteurs affirment qu’en plus de la poussière soulevée par ces détonations, les camions de gros tonnage qui font des navettes quotidiennes et discontinues entre ces carrières et le plate formes de stockage et de vente parsemées le long des bordures de la RN5, soulèvent la même poussière sous forme de nuages qui atterrissent sur les oliveraies et tous le tissu végétal à des centaines de mètres. Des arbres auxquels ils font changer de couleur passant du vert au blanc immaculé, et ce, du fait que ces pistes d’accès ne sont pas arrosées comme le stipule la réglementation. Bien que le désormais ex wali Mouloud Cherifi, interpellé par les mêmes citoyens lors de sa visite l’année passée dans cette municipalité après son installation, ait donné des instructions fermes pour mettre un terme à ce lamentable état de fait. Malheureusement, rien n’a été fait à ce jour, au grand dam des habitants de la région. Il convient de souligner que la composante de cette poussière est cancérigène et que des filtres spéciaux sont conçus pour être installées au niveau des broyeurs de ces concasseurs pour y réduire l’émulsion.
Les plateformes agglomérées, une autre source de nuisance
À ces carrières d’agrégats, s’ajoutent également les innombrables plates formes agglomérés, qui rivalisent en nuisances en plus du fait d’être réalisées sur des terrains agricoles partout au niveau des légendaires plaines du Sahel, entre El Esnam et les sorties est des communes de Chorfa et d’Ath Mansour, bien qu’elles sont aussi des activités classées. Actuellement, elles évoluent dans une anarchie totale et la plupart sans agrément ni autorisation. Les vastes prairies de la vallée du Sahel dénommées jadis » le grenier de l’Europe » par les colons français qui en ont fait des fermes à caractère arboricole, maraîcher et céréalier sont à l’heure actuelle « mangées » pas ces plates formes à coté du béton des constructions. Cela au moment ou un barrage, celui de Tilesdit de Bechloul réalisé à coup de milliards destiné en partie à irriguer justement ces surfaces qui auraient aisément propulsé la wilaya de Bouira au rang d’autosuffisance dans la totalité des produits agricoles et de leurs multiples dérivés.
Oulaid Soualah

