S’exprimant avant-hier à l’occasion de la cérémonie de la fête nationale du 14 juillet de son pays, l’Ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui a repris le poste à Alger pour une deuxième mission, tout récemment, après le départ de Bernard Emié rappelé pour d’autres fonctions à Paris, s’est dit très heureux de représenter à nouveau la France en Algérie.
Mettant une dose d’humour comme pour confirmer sa joie d’un tel retour, il fera remarquer que lorsqu’il avait dit, en 2012 en quittant Alger, que «l’on ne sortait pas indemne de plusieurs années en Algérie», «je ne pensais pas que cela était à ce point, c’est-à-dire au point d’y revenir quelques années plus tard. Pour tout vous dire, et pour résumer ma pensée, c’est un honneur et un bonheur pour moi de me retrouver ici à Alger, parmi vous, dans cette belle résidence et en ce jour du 14 Juillet». M. Driencourt a également tenu à manifester ses remerciements aux «autorités algériennes, que je remercie de la célérité avec laquelle mon agrément a été donné». Comme il s’est dit «honoré aussi de représenter le président de la République française, Monsieur Emmanuel Macron, et son gouvernement en Algérie». Une Algérie où il retrouve «tant d’amis et tant de visages connus, algériens et français». Commentant sa nouvelle mission, M. Driencourt s’est dit «conscient qu’elle est égale à un défi, nouveau et immense : l’Algérie que je retrouve a changé, elle n’est plus la même que celle que j’ai quittée en 2012 ; dans les deux pays, une nouvelle période s’ouvre après les élections présidentielles intervenues en France et les élections législatives en Algérie». Evoquant Emmanuel Macron, Xavier Driencourt dira que le Président français «a clairement marqué sa volonté d’écrire une nouvelle page dans les relations algéro-françaises : cette page, c’est à nous, c’est à vous de la construire (…) Il faut savoir utiliser ce créneau, ce temps qui nous est imparti», dira-t-il. Usant d’un discours plutôt franc et direct, il avouera qu’il est désormais temps de passer aux choses sérieuses, à l’acte. «Le temps est venu sans doute d’aller au-delà des formules, (…) partenariat stratégique ou partenariat d’exception. Au-delà des mots, il faut construire, bâtir, identifier et préparer des projets, poser des pierres et des jalons qui, plus que les mots ou les formules, dureront et resteront. C’est cela que nous devons faire ensemble, ce sera mon objectif pendant ce mandat». Son message est clair : dépasser ce qui contrarie les deux parties et concrétiser au plutôt un avenir fructueux dicté par les nouvelles exigences du moment, sans rien renier du passé, concède-t-il, à travers «l’amitié, mais aussi du respect et de l’estime pour votre indépendance (…) Si ce n’était pas le cas, je n’y serais pas revenu. C’est exceptionnel, vous le savez, de nommer à deux reprises la même personne dans le même pays, et pour tout dire, l’Algérie est le seul pays où cela a eu lieu. Il y a dix ans, Hubert Colin de Verdière, Secrétaire général du quai d’Orsay, était revenu à Alger comme ambassadeur ; aujourd’hui, c’est moi, Inspecteur général, qui y reviens. Il y a de ce fait, et je pense que c’est utile, une sorte de continuité», fera-t-il remarquer. «L’Algérie et la France, ce n’est pas seulement un récit tumultueux, ce n’est pas seulement une question d’économie ou d’investissements, c’est beaucoup plus que cela, c’est aussi et avant tout une affaire de cœur, d’amitié et d’affection», appuiera Xavier Driencourt. «Laissez-moi vous dire en dernier lieu que je n’ai peut-être pas réussi, au cours de mon premier mandat, à remplir tous mes objectifs : la période était plus compliquée ; revenir à Alger aujourd’hui est la preuve de mon engagement, de ma détermination et de l’immense confiance que j’ai dans l’avenir et la force des relations algéro-françaises. C’est avec cette détermination de réussir cette deuxième étape, et pour cette affection qui nous lie, pour ce passé à regarder et assumer, ce futur à construire, que je suis heureux de retrouver l’Algérie, heureux et fier de représenter la France dans votre grand pays», concluait-il son message.
Djaffar Chilab.