La ministre de l’Environnement et des énergies renouvelables, Mme Fatma Zohra Zerouati, était hier en visite d’inspection à Tizi-Ouzou.
Elle a procédé au lancement officiel de l’opération de tri sélectif dans la wilaya, au niveau du quartier Thilleli, à la nouvelle ville. Sur place, le directeur de l’Epic CODEM, responsable du projet, a expliqué que l’opération avait déjà commencé dans plusieurs localités et que le taux de sa réussite est de 90% : «Cette opération a pour le moment démarré dans cinq localités, en attendant de la généraliser d’ici la fin de l’année», précisera-t-il. «Les établissements scolaires de la wilaya seront également concernés par cette opération, à partir de la rentrée prochaine», a-t-il annoncé. Dans le même sillage, la ministre a révélé que «le cours inaugural de l’année scolaire 2017/2018 à l’échelle nationale sera consacré à l’environnement». A sa deuxième escale, à la Maison de l’environnement, la ministre fut attentive à l’exposition de plusieurs projets de récupération des déchets ménagers et spéciaux. La directrice du secteur dans la wilaya, Mme Haddadou, a expliqué : «1 000 tonnes de déchets sont produits par jour et seulement 200 tonnes sont traitées, soit 40%». Concernant les CET, elle a précisé que «seulement quatre sur sept sont opérationnels». À ce propos, la ministre a expliqué : «On ne va pas mettre des CET dans toutes les communes de la wilaya, surtout qu’il y a le problème du foncier qui se pose. Il n’y a pas que les CET, ceux-ci ne représente que 20% de la solution. Les autres 80%, c’est la valorisation des déchets, une richesse qu’il faut exploiter en valorisant le tri». La ministre a appelé à avoir un esprit de «zéro déchets», mettant en exergue «le rôle du citoyen» dans la préservation de l’environnement, en réitérant «le soutien» du gouvernement à toutes les bonnes volontés qui activent dans le domaine de l’environnement. Elle soulignera «la nécessité de déterminer les besoins et d’étudier leur faisabilité», en matière de projets environnementaux. Elle a par ailleurs tenu à transmettre un message du Premier ministre portant sur «l’engagement de l’Etat et sa disponibilité à être aux côtés de chaque victime des derniers incendies». La troisième escale de la ministre fut le CET de Oued Falli, où elle a inauguré le centre de tri. Sur place, elle n’a pas caché sa déception et sa colère, après avoir constaté un dysfonctionnement. Les responsables lui expliqueront que ledit dysfonctionnement était dû à « l’éboulement d’une extension du casier, l’année dernière », et qu’ils étaient en train «de le remettre en marche». Le responsable du CET a fait savoir que «le nombre de communes prises en charge au niveau du CET est de 37 et la quantité de déchets traitée par année est de 130 975 tonnes». La ministre sera néanmoins interpellée, toujours au niveau du CET, par le responsable du comité d’un village limitrophe. Il lui exprimera l’inquiétude des villageois quant au Lixiviat, une substance toxique qui s’échapperait, selon lui, du CET, mettant en danger la santé des citoyens. Les responsable du CET informeront la ministre qu’ils attendent toujours «les deux stations destinées au traitement ‘’cosmos’’ du lixiviat» prévues pour la wilaya, afin de régler définitivement le problème. Toujours à Oued Falli, la ministre a visité le centre de traitement des DASRI, où 300 000 kg de déchets ont été traités en 2016, dont seuls toutefois 200 000 kg ont été générés par le CHU de Tizi-Ouzou, a indiqué le directeur par intérim du CHU, M. Mouzaoui. La ministre de l’Environnement et des énergies renouvelables s’est également arrêtée au niveau du projet de réalisation du cercle écologique, actuellement à 65% de taux d’avancement, ont indiqué les responsables du projet. Au niveau de l’ENIEM, la ministre a eu des explications sur la fabrication des réfrigérateurs alimentés en énergie solaire, ainsi que sur le traitement des déchets spéciaux et dangereux. Lors d’une conférence de presse, Mme Zerouati plaidera pour «des sanctions sévères» contre ceux qui jettent les déchets dans la nature et appellera à «mener une véritable guerre contre les déchets et la pollution». La dernière escale de la ministre fut au village Boumessaoud, lauréat de la dernière édition du concours du village le plus propre, en 2016. Elle devait y inaugurer symboliquement une aire de jeu.
Kamela Haddoum.