L’Alliance présidentielle en panne

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La raison officielle évoquée pour expliquer ce report est la tenue le jour même du Conseil du gouvernement qui, traditionnellement, se tient les mercredis. Une source du parti de Abdelaziz Belkhadem, qui nous a confirmé l’information hier, n’a pas avancé d’autres raisons.

Mais, à la lumière des dernières sorties médiatiques des trois responsables, on comprend aisément que les choses ne vont pas forcément bien au sein de l’Alliance. A commencer par cette sortie, surprenante d’ailleurs, de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, qui avait avancé le mois dernier lors d’un direct à la Radio nationale, qu’il avait exprimé au président de la République « le souhait » de remanier le gouvernement. Le même responsable déclarait, à la même occasion, qu’il souhaite « à titre personnel » le jumelage des élections législatives et locales. La réplique était venue quelques jours après de son homologue du RND, Ahmed Ouyahia qui, lors d’une session du conseil national de son parti tenue à Sidi Fredj, avait exprimé son rejet des deux propositions du FLN. Il soutient que le remaniement gouvernemental est du seul ressort du chef de l’Etat et que le jumelage des scrutins n’est pas à l’ordre du jour.

La brouille entre le MSP, le RND et le FLN ne s’arrête pas là. Le président de la République, en personne, avait invité Boudjerra Soltani, le mois de décembre dernier lors d’un discours devant les walis, à quitter le gouvernement après les déclarations publiques de ce dernier concernant la corruption. Le chef du MSP était alors isolé, y compris au sein de son propre parti, malgré les tentatives de ses deux compères, Ouyahia et Belkhadem, de le sauver en minimisant les attaques de Abdelaziz Bouteflika.

A cela, il convient de rappeler que les trois formations politiques, malgré une union de façade et à un niveau supérieur, avaient soutenu mordicus, chacun de son côté, qu’ils n’avaient pas l’intention de présenter de listes communes lors des prochains rendez-vous électoraux. Pire, lors des dernières sénatoriales partielles, les candidats des alliés s’étaient déclarés la guerre dans plusieurs wilayas. Certains n’avaient pas hésité à tisser des alliances avec des partis autres que ceux de l’Alliance, à l’image de l’accord signé entre le FLN et le PT de Louisa Hanoune.

Tous ces indices ne présagent donc pas d’une lune de miel entre les trois partis de l’Alliance présidentielle. S’ils seront certainement appelés à se réunir pour la consommation externe, il reste que la guéguerre n’est pas près de s’arrêter et l’alliance n’est qu’un vin mot.

Ali Boukhlef

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