On parle du projet de la salle de spectacles depuis plus de dix ans ! En effet, ce projet, que les responsables évoquent à chaque fois que le problème du manque d’infrastructures culturelles dans ce chef-lieu daïra est abordé, allait en principe être accueilli par le site où se trouvait la salle de cinéma. «Le cinéma réalisé au début des années 80 a été sévèrement touché par le séisme du 21 mai 2003 ; et plus de dix ans après, cette salle a été finalement été démolie. Tout le monde croyait que le projet annoncé en grande pompe allait être lancé. C’est une salle d’environ trois mille places», nous répond un membre du comité culturel de cette région. Malheureusement, le terrain en question est aujourd’hui nu. Il attend toujours ce projet dont même l’étude aurait été déjà lancée. «Je ne crois pas que cette salle sera lancée, parce qu’avec les restrictions budgétaires drastiques décidées par le gouvernement, ce ne serait pas une priorité», estime le même interlocuteur. Si Tizi-Gheniff a bénéficié dernièrement d’une salle pluridisciplinaire au sein du CSP, inaugurée par le ministre de la jeunesse et des sports, M. Ould Ali El Hadi, les structures à caractère culturel font toujours défaut, pourtant, ce ne sont pas les associations culturelles qui manquent. On citera le comité culturel de Tizi-Gheniff, l’association Tamughli Ar zdath et bien d’autres. «Chaque année, nous organisons le festival de la chanson folklorique ; et une telle salle nous donnerait l’opportunité de programmer d’autres activités. Même le foyer de jeunes non encore opérationnel ne suffirait pas. Des concerts comme ceux donnés par Akli Yahiatène, Ali Ideflawen, Zedek Mouloud, Ali Amrane et bien d’autres ne peuvent être organisés dans un stade qui n’a pas de gradins, surtout que maintenant, il est gazonné. C’est pour dire que ce projet de salle de spectacles urge, d’autant plus qu’il a été, en principe, inscrit depuis des années déjà. À quand alors son lancement?», s’interroge un autre élément actif du mouvement culturel. En tout cas, de l’avis de tout le monde, il est urgent de le tirer des tiroirs où il sommeille encore.
Amar Ouramdane