«Bien parti pour franchir la barre des 200 DA» à Béjaïa

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L’euro ouvrait la deuxième quinzaine du mois en cours sur une très forte hausse sur le marché du change informel des principales villes de la Soummam où la monnaie européenne s’échangeait contre 193 DA à l’achat et 191,5 DA à la vente. Un niveau inédit depuis l’entrée en vigueur de la devise européenne en janvier 2002. Revigorée par une demande accrue et boostée par la raréfaction d’une offre officielle en devises, l’euro ne cesse d’évoluer en surcote, et continue de pulvériser tous les records de parité. A contrario, la valeur du dinar subit une dépréciation inéluctable, sous la convergence de plusieurs facteurs économiques, liés notamment à la dérive des fondamentaux, sur lesquels elle est adossée. «Un dinar en perte de vitesse est révélateur d’une économie en manque de compétitivité. La parité de la monnaie est un baromètre fiable de l’état de santé de l’économie», relève un expert en finance. Un «cambiste», qui a pignon sur rue à Sidi Aïch, révèle que la demande sur l’euro carbure à plein régime. «Il y a une pression soutenue sur l’euro, consécutive à une demande continue et exponentielle. Comme à l’accoutumée, l’arrivée de la saison estivale accentue la flambée de cette monnaie», dira-t-il. Erigé en marché alternatif d’approvisionnement, cette bourse informelle de la devise est un filon en plein essor. «L’achat de la devise au marché noir est devenu un reflexe presque naturel chez le commun de citoyens. Il y en a qui ne cherchent même pas à s’enquérir du taux de change. Pour eux, l’essentiel est la disponibilité des liquidités pour leurs besoins d’études, de soins, d’affaires ou de tourisme à l’étranger», souligne un intervenant de Tazmalt. Un autre acteur de ce marché underground, opérant dans la région de Seddouk, nous confie avoir enregistré, au cours de ces dernières semaines, un flux massif de l’achat de l’euro, dont la finalité, indique-t-il, n’est autre que la thésaurisation. «C’est une réaction psychologique somme toute, légitime. Les gens préfèrent sécuriser leurs avoirs, en investissant dans une monnaie plus sûre, en l’occurrence l’euro», souligne-t-il. Bien des observateurs de la place sont unanimes : cette spirale haussière de la monnaie européenne n’est pas près de s’enrayer. Bien au contraire. «Tous les ingrédients sont réunis pour un euro plus cher dans les semaines et les mois à venir. On est bien parti pour atteindre la barre symbolique des 200 DA pour 1 euro», conjecture un banquier d’Akbou.

N. Maouche

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