«Pour une gestion rentable et durable des ordures»

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«Nous devrions suivre l’exemple de beaucoup de pays où la gestion des déchets est devenue une mine d’or.» C’est l’une des phases clés de l’allocution prononcée par le wali de Boumerdès, M. Abderrahmane Madani Fouatih, lors du conseil de wilaya sur l’environnement, organisé mercredi dernier. Une bonne valorisation de ce créneau exige que l’on tienne compte, en même temps, de la quantité et de la qualité des rejets. Mais, «la réalité est tout autre, puisque le prix du dépôt d’un camion dans notre CET de Corso est de 8000 DA, quelle que soit la nature de sa cargaison», fera-t-il remarquer. «Il faut distinguer ce qui est recyclable, comme les bouteilles en plastique, et ce qui ne l’est pas, dont le prix est moins cher», a-t-il instruit ses subalternes. Soucieux du progrès de la wilaya, il demandera à ses derniers de calculer, à très court terme, le prix du revient des dégâts collatéraux de ces centaines de camions, y compris ceux d’autres wilayas, affluant vers le CET de Corso. Recevant actuellement près de 65% de détritus et autres rejets industriels, cette déchetterie n’est pas encore gérée, selon les normes managériales en vigueur. «Faisons comme de nombreux pays émergents ayant appris à réutiliser certains déchets industriels en eau de chaufferie ou en bitume pour l’entretien d’une chaussée», a réitéré le wali. D’autant, a-t-il enchaîné, que le nombre de centres d’enfouissement technique ne cesse d’augmenter dans le pays. Et au niveau de la wilaya de Boumerdès, d’autres CET sont prévus à Dellys et Bordj Ménaïel, en plus de ceux de Corso et Zemmouri. L’on a fait ressortir, entre autres, lors de cette journée, la fermeture à l’heure actuelle d’une quinzaine de décharges sauvages, soit presque la moitié de celles recensées durant ces cinq dernières années. Une période où la wilaya a bénéficié d’une aide financière de l’union européenne de l’ordre d’un million d’euros, et ce dans le cadre de la protection du Sahel de l’ex-Courbet Marine. Lors du débat, un responsable de la direction de l’environnement posera le problème de la formation de cadres spécialisés pour pouvoir remplacer ceux compétents du secteur de l’environnement, qui partent en retraite. Et concernant les derniers incendies ravageurs, le wali a affirmé que les fellahs et autres victimes de ces catastrophes écologiques seront incessamment indemnisés. Abderrahmane Madani Fouatih s’était, cependant, offusqué de l’absence du conservateur des forêts, dont il attendait le bilan de ces incendies, à l’occasion ce conclave. «Même si un responsable est en congé, il doit tenir compte de cette journée», a-t-il averti.

Salim Haddou

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