«Tijihlit Iwadhiyen est notre fierté»

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Dans cet entretien, Amouche Hassina, présidente de la commission sociale et culturelle de l’APC des Ouadhias et organisatrice principale de la 3e édition de la Fête de la robe des Ouadhias, parle de cette manifestation, dont le coup d’envoi a été donné mercredi dernier.

La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de l’organisation de cette Fête qui est à sa 3e édition.

Amouche Hassina : Cela fait des mois que nous préparons cette édition. Un travail colossal a été effectué par l’APC et l’ensemble des organisateurs. C’est donc le fruit de toute une équipe. Nous sommes arrivés à regrouper une trentaine d’exposants et d’exposantes. Ça n’a pas été facile, car les couturières ont des commandes à livrer en cette période de fêtes de mariages. Nous avons aussi d’autres expositions, de gâteaux traditionnels, de bijoux kabyles et de philatélie notamment. On aurait pu organiser ce rendez-vous avant, mais nous n’avions pas d’espace convenable à même d’accueillir ce genre de manifestation. Il n’y a que l’école, donc, il fallait attendre la période des vacances scolaires pour ne pas perturber la scolarité des écoliers.

Quels sont les objectifs assignés à cette édition ?

Par l’organisation de cette Fête, nous voulons surtout mettre à la disposition des couturières un espace où elles pourront faire connaître leur production et surtout leur permettre de vendre. Un produit qui ne se vend pas est voué à la disparition. Nous voulons également promouvoir, développer et rentabiliser cette filière, constituant le gagne-pain de nombreuses familles et notre identité. Nous œuvrons aussi à briser la monotonie qui caractérise notre région sur ce plan-là et la faire sortir de l’anonymat. Nous travaillons, aussi, pour retrouver les repères de notre société, car, à présent, notre civilisation, nos coutumes et aussi notre façon de nous habiller prennent de mauvais coups et tendent à disparaitre petit a petit. En ville ou même dans les villages, la robe kabyle et le burnous ne sont mis que rarement. Que serait une femme kabyle sans sa robe traditionnelle ? La robe des Ouadhias est appréciée à l’échelle régionale et nationale. Pourquoi ne pas arriver à l’exporter ? C’est faisable, il suffit juste de mettre des moyens et des mécanismes efficients à la disposition des couturiers.

Que faut-il justement pour atteindre les objectifs que vous venez d’invoquer ?

Déjà pour commencer, il faut aider les couturières avec un petit matériel et des mécanismes d’encouragement. Il faut aussi créer des espaces d’apprentissage et de formation, car, pour le moment, le métier se transmet de mère en fille. Aussi, il faut rendre disponible et abordable la matière première, comme il est important de mettre à la disposition des couturières et des artisanes un espace où elles pourront exposer et vendre à longueur de l’année. Une maison de l’artisanat ou un marché sont tout indiqués pour booster et pérenniser la filière. Les couturières doivent aussi être invitées à exposer dans différentes manifestations à travers le territoire national et à l’étranger. Ce sera une manière de les encourager et de leur permettre de faire connaître leurs produits et par là notre identité.

Un mot pour conclure…

Déjà nous tenons à remercier votre quotidien lequel nous a permis de nous adresser aux lecteurs et aux responsables du secteur. En second lieu, nous tenons à remercier l’APW pour son apport financier ainsi que l’ensemble des donateurs. Un grand merci aux organisateurs qui ont travaillé d’arrache-pied pour la réussite de cette manifestation.

Entretien réalisé par Hocine T.

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