Les figues de Barbarie boudées

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Bien que les deux principaux fruits de saison, les figues fraîches et celles de Barbarie, sont arrivés à maturité depuis une dizaine de jours, dans la région de M’Chedallah, l’on constate que les vergers sont quasiment déserts. Contrairement aux années précédentes, où les champs étaient pris d’assaut pendant la période allant de la mi-juillet jusqu’à fin septembre par la population. La raison qui a amené les villageois à déserter les champs et à laisser tomber ces fruits est l’absence des traditionnelles pluies qui purifient ces récoltes qui arrivent à maturité en pleine période estivale. Une saison durant laquelle se manifestent toutes sortes d’insectes et impuretés flottantes qui polluent les fruits. Il est de tradition que l’on commence à consommer ces fruits une fois bien arrosés par les pluies, souvent sous forme d’orages qui se font rares cette année. Une tournée à travers les champs dans quelques villages de haute montagne à Saharidj, où pratiquement chaque foyer possède un parcelle plantée des deux variétés de figues, a permis de constater que les fruits arrivés à maturité pendent lamentablement au bout des branches. Il y a aussi une quantité importante de fruits tombés par terre, que les agriculteurs ont laissée sur les lieux, car ils estiment qu’ils sont inconsommables. Des fruits qui ne trouvent pas pour ainsi dire preneurs. D’aucuns parmi les villageois qu’on a interrogé à ce sujet jugent dangereux de les consommer, d’autant plus que les fortes et longues canicules, aggravées par le sirocco dénommé localement « ichili ou, aghamach » qui balaie étrangement la région depuis le début du mois de juillet, et qui y sévit toujours, ont provoqué une précoce maturité des récoltes de saison. En fait, les chaleurs ont accéléré le processus d’assèchement des fruits par effet de déshydratation. Ce qui fait perdre aux fruits goût et saveur. De l’avis de la population locale, ces fruits sont peu appétissants. Ceci dit, ces récoltes ne sont pas pour autant perdues, et ceux qui tirent un certain bénéfice de la perte de ces récoltes sont les animaux ruminants. Ainsi, les cheptels ovin, bovin et caprin, ainsi que la totalité des animaux sauvages raffolent de ces grains de fruits qui forment un épais tapis sous les arbres.

Oulaid Soualah

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