La saignée se poursuit dans la maison RCD à Tizi-Ouzou, avec cette fois-ci, la démission du P/APC de Tadmaït, M. Meziane Omar, et pas moins de 115 militants de la section d’Azazga.
Le maire de Tadmaït dit avoir jeté l’éponge, suite à «plusieurs dysfonctionnements» qu’il a constatés dans la gestion du parti. Les raisons qu’il évoque dans une déclaration qu’il nous a lui-même remise, sont «les mêmes que celles qui ont motivé la démission des autres cadres et militants du parti ces derniers temps», peut-on y lire. «Militant de longue date, j’ai toujours eu cette fierté d’appartenir à ce grand parti», écrit le démissionnaire. (…) «C’est au nom de cette honnêteté lucide et clairvoyante que je vous exprime mon désaveu et mon dépit empreints de colère et de répulsion face au traitement, pour le moins humiliant, réservé, par les nouveaux responsables du parti, à tous les échelons, dont la mission semble être la désintégration (programmée ?) de notre cher Rassemblement, aux militants compétents, sincères, dévoués et intègres, ainsi qu’aux élus municipaux, peu enclins à courber l’échine et dont la réussite semble contrarier nos caciques, soucieux de leurs privilèges acquis par filouterie politique», regrette le P/APC de Tadmaït. Et d’ajouter : «Par cette lettre, j’ai envie de vous signifier ma désapprobation et ma colère contre la campagne insidieuse de dénigrement et de désinformation menée méthodiquement par le parti et par personnes interposées, contre ma personne en ma qualité de maire d’une commune symbole, au nom évocateur, au moment où j’éprouve le besoin de soutien et de reconnaissance face à l’adversité quotidienne subie». Le maire démissionnaire affirme qu’aujourd’hui «l’ingratitude semble être la culture funeste des dirigeants du parti». Il exprimera par ailleurs ce qu’il a qualifié de «dégoût et réprobation quant au traitement et sort réservés au jour symbolique de la lutte démocratique ». Les séries de démissions ne s’arrêtent pas là pour le parti de Mohcine Belabbès, laissant place à une hémorragie qui risque d’emporter le parti vers une destination inconnue. En effet, pas moins de 115 démissions ont été enregistrées dans la section RCD d’Azazga, a-t-on appris du président de la section, Azzougui Arezki, lui-même démissionnaire. Ce dernier, documents de l’Etat organique de sa section et de la liste des démissionnaires en main, a regretté «qu’il n’y ait plus de démocratie au RCD, que le militant soit malmené et plus respecté». Dans leur lettre de démission, les membres de bureau de la section d’Azazga, dont MM. Azzougui Arezki, Amazouz Achour, Saighi Idir et Kaci Chaouch Amara, ont rappelé que la sonnette d’alarme avait été tirée il y a cinq ans, afin de sensibiliser, disent-ils, les responsables du parti au niveau régional et national, sur la situation du parti. Tentative qui a été reçue, selon eux, par «un mépris». Et de poursuivre : «Même les AG de militants ont été volontairement ignorées», accusant le parti d’ «être absent sur la scène locale lors de ce mandat (…) Voila à quoi est réduit le RCD grâce à la lâcheté de nos responsables et à la mauvaise gestion du BR». «Trop c’est trop ! De dérives en dérives, nous ne reconnaissons plus notre parti», regrettent encore les démissionnaires. «Le parti a aujourd’hui choisi de privilégier des opportunistes au détriment de militants sincères qui lui ont consacré toute une partie de leur vie».
Kamela Haddoum

