Il est des hommes qu’on ne peut oublier même s’ils n’aimaient pas se montrer par leurs actions. L’exemple vient de Tizi N’Tletta et plus précisément d’Ighil Imoula, un village connu pour son héroïsme et son engagement durant la Guerre de libération nationale, mais aussi par son organisation villageoise après l’Indépendance, grâce à la contribution de ses enfants, à l’exemple de feu Ali Zammoum. Justement, en citant celui-ci, les villageois n’oublieront pas Belkacem Saâd qui, avec Dda Ali et d’autres, «a contribué efficacement au développement du village d’une part, et d’autre part, à la création de l’association Tagmats Afus deg fus (Main dans la main)», témoigne-t-on. Pour rendre hommage justement à cet homme, Belkacem Saâd, membre fondateur de l’association et ex-président du comité de village d’Ighil Imoula, ses amis, sa famille et des représentants du mouvement associatif local et d’ailleurs se sont recueillis à sa mémoire, samedi dernier, à l’occasion du troisième anniversaire de sa disparition, alors qu’il avait la soixantaine. En effet, Belkacem Saâd était décédé le 29 juillet 2014. Ainsi, il n’y eut ni dépôt de gerbes de fleurs, et encore moins un cérémonial, à l’exception de quelques interventions. Tour à tour, les membres de sa famille, dont Ali Saâd et sa fille, Dalila, sont longuement revenus sur les qualités humaines de cet homme, en disant qu’il était respecté de tous, aussi bien de toute la famille que des villageois. De son côté, Ali Benbelkacem, un membre du comité de village, reviendra longuement «sur la sagesse» du défunt, en soulignant que toutes les décisions qu’il prenait «étaient justes et à leur place». «Il ne se pressait jamais de prendre telle ou telle décision. Il aimait se concerter avec les autres», souligne-t-il. Un autre membre de l’association Tagmats, qui a travaillé aux côtés de Belkacem, ne tarira pas d’éloges sur ce dernier : «Il était tout le temps présent et aidait beaucoup l’association. Il avait de la pitié pour les démunis, les orphelins et les veuves. C’était quelqu’un qui se consacrait beaucoup à l’association (…) », témoignera-t-il. L’on retiendra, aussi, le témoignage inédit du chanteur Ouazib Mohand Améziane, son gendre : «Dda Belkacem, que Dieu ait son âme, était sage depuis sa jeunesse. A l’âge de vingt ans, il s’est rendu en France où il put convaincre son père et son oncle, installés depuis de très longues années dans ce pays, de rentrer « , se remémore-t-il. Ceci fut confirmé par Ali Benbelkacem. M. Karim Larbi, président de l’association Amugud de Draâ El-Mizan, rapportera devant l’assistance que Dda Belkacem les avait beaucoup aidés pour éditer leur revue. « Avant de faire sortir notre revue, c’est lui qui nous avait présentés aux responsables de l’imprimerie de Draâ Ben Khedda. Il nous avait même promis d’autres aides, alors qu’il assistait à la remise du prix Matoub Lounès contre l’oubli en 2014. A peine un mois après, il rendit l’âme. Nous nous inclinons devant sa mémoire. Les hommes comme Dda Belkacem se comptent sur les doigts d’une seule main », déclarera-t-il. Au terme de ce recueillement, une collation a été offerte à l’assistance.
A. O.
