«Neuf et usé», disait l’adage. C’est le cas de l’éclairage public du chef-lieu de commune de Saharidj, au nord-est de la wilaya de Bouira. L’ouvrage en question était inclus dans le projet de l’aménagement urbain du chef-lieu communal. Mais il a été bâclé, comme la plupart des opérations réalisées dans ce même projet, à l’exemple des travaux effectués sur le réseau de l’AEP, des regards de drainage des eaux pluviales ou du revêtement en bitume. En effet, complètement refait, avec des candélabres à deux bras, l’éclairage public réalisé et livré depuis presque deux ans des deux cotés du boulevard central sur une distance d’environ 900 mètres est frappé de cécité depuis l’année passée, après avoir fonctionné durant quelques mois seulement. Cela au grand dam des riverains, qui en souffrent à cause des ténèbres qui enveloppent le centre ville, qui plonge ainsi dans le noir chaque nuit, avec toutes les conséquences qui en découlent…Il faut souligner que ce boulevard central est en fait un tronçon de la RN30, qui traverse en plein milieu ce chef-lieu de commune de part en part dans le sens nord-sud. Le tronçon est des plus fréquentés, sachant que la totalité des commerces et autres lieux publics, tels que les établissements scolaires des trois paliers, la mosquée, la place publique et l’espace qui servait de marché permanent sont réalisés le long de ce boulevard principal. Ce dernier reprend ses aspects primitifs du bon vieux temps d’avant l’arrivée de l’électricité. Le seul éclairage existant en ces lieux est celui que quelques lampes de faible ampérage que les commerçants laissent allumé pour protéger leurs magasins des « rodeurs indésirables ». Il faudrait aussi souligner que le chef-lieu de la commune abrite plus de 50% de la population de cette municipalité, dont la démographie globale dépasse les 9 000 habitants ; ce qui donne une idée sur l’envergure que ce grand village de haute montagne, qui est de surcroît étroitement ceinturé de toutes parts par une forêt, en plus de ses spécificités climatiques exceptionnellement rudes. A cause de ces ténèbres opaques qui l’enveloppent dès la tombée de la nuit, Saharidj peut être comparé à un parc à ciel ouvert, où déambulent en toute liberté toutes espèces d’animaux sauvages, semi-sauvages ou domestiques, tels que des sangliers qui viennent fouiller dans les poubelles, des meutes de chiens errants entre autres, mettant ainsi en danger toute personne qui se déplace de nuit. D’aucuns à Saharidj s’interrogent pourquoi cet ouvrage flambant neuf ne fonctionne pas. A préciser que même le reste des quartiers du chef-lieu n’est pas logé à meilleure enseigne sur ce volet, avec un éclairage clairsemé et loin d’être parfait.
Oulaid Soualah