S. Ait Hamouda
Le nomadisme politique est à la mode. C’est à celui qui saura naviguer, entre partis de l’opposition et ceux du pouvoir, que reviendra le dernier mot. On fait ses premiers pas dans une formation politique et au moment où on se fait les dents, on change. C’est comme ça que ça se passe chez nous. Il est désarçonnant de voir le maire d’Alger, d’extraction MPA, négocier son adhésion à un parti islamiste, en l’occurrence TAJ. Et encore plus lorsqu’il mène une action «haro sur le baudet», en reprochant à son président d’être «vomi» par les Algérois, suite à sa décision relative à l’alcool lorsqu’il était ministre du Commerce. Qu’à cela ne tienne, on peut, avec aisance, tenir un discours et son contraire, en fonction de ses intérêts bassement immédiats. Le maire RCD, itou, a rendu le tablier de son parti, pour aller trouver place dans un parti, dont l’idéologie est aux antipodes de sa formation originelle, le RND. Il faut trouver une réponse logique, ou, à tout le moins, cohérente à ces changements tonitruants d’alpages. Changer d’air, changer d’état d’esprit, changer de politique, aller de la gauche vers la droite, de l’islam tolérant à celui qui ne reconnaît ni liberté, ni démocratie, ni même la vie aux hommes. L’esprit des lois, procède d’une démarche plus dialectique, plus proche de ce que l’on est, et pas de ces agissements brouillons et farfelus. Que l’on se le tienne pour dit une fois pour toute : il y a des militants qui ne militent que pour le beefsteak. Se mettre en opposition par rapport à cette notion, vous risquez de les voir, ces militants sincères pourtant, émigrer vers d’autres horizons, peut-être, à leurs yeux, plus cléments. Il avait raison Kateb Yacine de dire : «J’ai vu des gens résister aux pires tortures, mais qui ne résistent jamais à l’argent». Où iraient ces nomades, ces adeptes du changement de lieux de pacage, en fonction des occasions sonnantes et trébuchantes ? Certainement vers l’impasse…
S. A. H.