Louisa Hanoune appelle à “un dialogue pour la révision de la Constitution”

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Les articles relatifs à l’unité de la République et à la propriété publique de la collectivité nationale sont des « articles sacrés », a-t-elle rappelé, indiquant, toutefois, qu’elle « ne s’oppose pas » à l’amendement de l’article 74 de la Constitution qui fixe la candidature du président de la République à deux mandats. Sur l’idée de la candidature du président de la République à un troisième mandat, Mme Hanoune s’est dite en faveur de « la liberté de candidature pour tous et sans restriction aucune », ajoutant qu' »elle n’était pas contre la candidature à plusieurs reprises car, a-t-elle dit, l’important c’est le programme et les garanties pour des élections libres et régulières. » L’invitée de l’émission « Forum de l’ENTV » a, par ailleurs, rappelé le soutien de son parti à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui, en dépit de certaines insuffisances, selon elle, demeure « une nécessité pour instaurer la paix », avant de marteler « une initiative algérienne, quelles qu’en soient les insuffisances, est meilleure qu’un prétendu plan de paix de l’extérieur. » A une question relative aux codes de la commune et de la wilaya, Mme Hanoune y a observé des éléments importants et positifs, notamment en ce qui concerne les attributions et les moyens, décelant toutefois, certaines lacunes liées aux moyens financiers et à la fiscalité qui restent, a-t-elle dit, « insuffisants ». Elle a, dans ce contexte, appelé à asseoir un équilibre entre les attributions de l’élu et celles de l’administration. Interrogée sur la loi de finances 2008, l’oratrice a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer pour « une sortie du tunnel » à la faveur des moyens financiers importants disponibles et des progrès enregistrés dans certains domaines. Dans ce contexte, elle regrettera, en disant que la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique demeure insuffisante par rapport au pouvoir d’achat et à la hausse des prix des marchandises et des denrées alimentaires, avant de s’interroger sur « le sort des travailleurs du secteur de la production confrontés à des conditions socioéconomiques difficiles ». Plus explicite, elle fera savoir que la loi de finances 2008 n’a pas prévu une série de mesures socio-économiques contribuant à « apaiser le front social et à alléger les souffrances du citoyen », telles « des primes de chômage, des allocations familiales, la préservation des emplois, la création de nouveaux emplois, l’octroi d’indemnités aux handicapés et le soutien au logement social. » Subventionner les produits de large consommation « n’est guère suffisant » pour Mme. Hanoune qui a estimé que « la politique de l’ouverture du marché a laminé l’industrie et l’agriculture algériennes, qui ne sont plus en mesure de faire face à la concurrence extérieure », tout en suggérant, de fait, de privilégier l’entreprenariat national à travers la réouverture des entreprises nationales qu’on devrait encourager, au lieu de compter sur les étrangers dont le seul soucis est de se procurer de nouveaux marchés. Evoquant, sur un autre chapitre, l’immigration clandestine qu’elle a qualifiée de « tragédie », elle a précisé qu’il ne s’agit pas « d’un phénomène algérien, mais global né des retombées de l’ordre économique mondial ». Elle a tenu à rappeler, à ce propos, l’initiative des jeunes militants du PT qui proposent de créer un tribunal international qui aura pour mission d’enquêter sur les ramifications du phénomène de l’immigration clandestine et d’assurer le cadre juridique adéquat pour juger et condamner les filières multinationales qui exploitent la précarité des immigrants clandestins qu’elles envoient vers une mort certaine contre des sommes colossales. S’agissant du projet d’Union méditerranéenne prôné par le Président français, Nicolas Sarkozy, la secrétaire générale du PT, a soutenu qu’il fallait « temporiser et faire montre de vigilance » devant de tels projets qui visent, avant tout, à trouver de nouvelles débouchées aux multinationales, à garantir des contrats de concession aux étrangers, mais, a-t-elle mis en garde, peuvent même mener à des guerres civiles. Concernant les attentats terroristes perpétrés le 11 décembre 2007 à Alger, Mme Hanoune a affirmé qu’ils n’étaient pas liés à la crise qu’a vécue l’Algérie.

N. Bel

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