Ainsi donc, Abdelmalek Bouchafa, désormais ex-premier secrétaire du FFS, a fini par jeter l’éponge et quitter les commandes du parti, après un peu plus d’une année à ce poste. L’instance présidentielle a désigné Hadj Djilali, d’Aïn Defla, à sa place.
Le parti à travers la déclaration rendue publique avant-hier s’est bien exercé pour tenter de faire passer le changement sans fracas le diluant dans un tas d’autres décisions comme la projection d’un calendrier pour la prochaine université d’été, or, des voix en off s’élèvent de l’intérieur du parti pour ébruiter un grand malaise qui couverait. En effet, contrairement au principe de rotation évoqué officiellement pour expliquer le départ de Bouchafa, une source confirme bien que «Bouchafaa a été contraint de remettre sa démission à l’instance dirigeante du parti, après des pressions qu’il a subies. Ça durait depuis quelque temps», indique-t-on. La démission de Bouchafaa serait, toujours selon la même source, «la conséquence directe de la réhabilitation en vue des trois fédéraux d’Alger, de Boumerdès et de Tizi-Ouzou jusque-là sous le coup d’une suspension». La commission de règlement des conflits, qui a récemment pris la décision de réhabiliter les trois fédéraux, est entrée, depuis, dans un bras de fer ouvert avec le premier secrétaire et certains éléments de l’instance dirigeante qu’on dit loin d’être sur la même longueur d’onde, à l’image d’Ali Laskri et Aziz Baloul. Quoi qu’il en soit, «Bouchafa a refusé de signer la décision de réhabilitation, vu que lui-même avait dans un premier temps signé celle de leur mise à l’écart», précise notre source qui prête à Baloul, présenté comme un proche du fédéral suspendu de Tizi-Ouzou, un rôle actif dans le renvoi de Bouchafa. «Le désormais ex-premier secrétaire du FFS avait alors deux choix : soit signer et se renier en réhabilitant des fédéraux dont il a lui-même assumé la suspension, soit quitter. Il a choisi la deuxième option», explique encore notre source. L’ultimatum donné de fait au premier secrétaire pour s’exécuter a été directement interprété comme «une poussée vers la porte». Néanmoins, il faut préciser que la question de la démission de Bouchafaa avait déjà été évoquée, juste après les dernières législatives, pour lesquelles il était tête de liste, à Constantine, et à l’issue desquelles il n’a obtenu aucun siège, «ce qui est en soi un échec, d’autant plus que le reste des dirigeants ont tous assuré leurs places à l’hémicycle Zighoud Youcef», explique-t-on. Bouchafaa aurait, à ce moment-là «voulu démissionner» pour assumer sa responsabilité dans la débâcle, mais «l’instance l’a retenu pour éviter la polémique». Pour rappel, Abdelmalek Bouchafa, cadre de l’éducation, né en 1966, a été désigné comme premier secrétaire du FFS par l’instance présidentielle en mai 2016, en remplacement de Mohamed Nebbou qui avait lui-même remplacé Ahmed Batatache en 2014. A signaler enfin que la direction du parti a annoncé hier la désignation du secrétaire national chargé du pôle des relations internationales, Madjid Rouar, comme coordinateur du directoire national de la campagne électorale des prochaines élections locales.
Kamela Haddoum.