«Mon rêve est de réussir ma carrière artistique»

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Le jeune chanteur du rap Ali Tahari, alias Mister Black (nom d’artiste), sortira son premier opus dans quelques jours. Dans cet entretien exclusif, il livre ses impressions et ses motivations d’entrer de plain-pied dans le domaine artistique.

La Dépêche de Kabylie : Pourquoi avez-vous opté pour ce genre de musique (le rap) ?

Ali Tahari : Quand j’avais quinze ans à peu près, j’écoutais beaucoup des chansons en arabe, en français et en kabyle. J’écoutais surtout Matoub Lounès. J’imitais aussi certains grands artistes. Mais quand j’ai découvert le rap, je l’ai vite adopté parce que j’ai compris que les rappeurs passaient le message de manière aisée et directe, sans détours. Tout est clair. Il n’y a aucune philosophie pour les comprendre. C’est du cru.

Comment vous est venue l’idée de vous lancer dans la chanson ?

J’avais beaucoup de peine que je voulais partager avec les autres et cela est vite venu avec un clip sur Youtube en 2016. Celui-ci a été bien suivi. Je l’ai titré El waldine. Je ne vous cache pas, en un temps record, il a obtenu 300 000 vues. C’est encourageant. N’est-ce pas ? Du coup, mes fans m’ont demandé de lancer quelque chose.

Et vous n’avez pas hésité ?

Non. Je l’ai fait parce que je savais que mon style intéresserait beaucoup de personnes. J’avais déjà écrit les paroles et il ne manquait que les musiques. Mais ce qui m’intéresse beaucoup, ce sont les messages que je voulais transmettre. Dans le rap, ce sont les textes (paroles) qui comptent le plus.

Vous chantez en arabe ?

Pas seulement. Il y a des couplets en arabe, en français et en tamazight. Si j’ai choisi l’arabe algérien, c’est pour être écouté en Algérie entière et en dehors des frontières.

Parlez-nous de cet album…?

Il sera dans les bacs à partir du 6 septembre. Le CD, intitulé Amour perdu, est composé de six chansons. Les paroles et musiques sont les miennes. Je souhaite que le public, notamment les jeunes laissés-pour-compte, se reconnaîtront dans toutes ces chansons et l’apprécieront à sa juste valeur.

C’est-à-dire ?

Ce sont des thèmes que vivent presque tous les jeunes comme moi. Dans «Zawali», par exemple, c’est une tranche de ma vie. C’est mon autobiographie et celle d’El Mahgourine (les opprimés), des jeunes sans moyens, démunis de tout, des souffrances au quotidien… La chanson «L’Amour perdu» relate l’histoire d’un jeune pauvre amoureux d’une fille riche. C’est la désillusion totale parce que l’union entre ces tourtereaux ne put avoir lieu pour beaucoup de raisons, notamment eu égard à leurs situations entièrement opposées. C’est la frustration. Quant à «Necrin», c’est aussi un amour perdu. Je laisse ceux qui vont l’écouter le découvrir et le comprendre.

Qu’en-est-il des autres titres ?

Vous avez Makache Ahbab (Pas d’amis), Mesjnoun (Prisonnier), Les orphelins. Aujourd’hui, on n’a plus d’amis sur lesquels on peut compter. C’est de la trahison. Il y a beaucoup d’injustice dans Mesjoun, un être cher accusé à tort et jeté en prison. Et puis, dans Les orphelins, j’évoque la situation de cette frange de la société qui se complique de plus en plus. Il y a une perte de nos valeurs. La solidarité, par exemple, n’est plus une valeur dans notre société. C’est un grand écart par rapport à nos ancêtres. J’ai touché du doigt tous ces thèmes sociaux avec des mots simples.

Quel est votre rêve ?

Mon rêve est de réussir ma carrière artistique afin d’aider mes parents. Nous avons trop souffert.

Un mot pour conclure…

Je vous remercie de m’avoir donné cette occasion de m’exprimer et de présenter sommairement mon produit, que j’espère sera à la hauteur de mes fans et du public en général, notamment ceux qui aiment le rap. Je tiens aussi à remercier tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin pour éditer cet album.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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