Tachouaft sans transport !

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Des carences en tous genres grèvent la vie quotidienne de la population de la commune de Bouhamza. Le transport public de voyageurs compte parmi les préoccupations qui cristallisent le plus les lamentations des citoyens. «Je suis d’accord pour dire que, pratiquement tous les villages de notre circonscription souffrent de ce manque de navettes de transport, mais, me semble-t-il, notre village est celui qui en pâtit le plus», dira sur un ton amer, un habitant du village Tachouaft. Et d’enchaîner : «les transporteurs privés se sont détournés de leur mission de service public, au profit de la logique rentière. Nous en subissons de plein fouet les conséquences». Lové à flanc de montagne, aux confins de la circonscription, Tachouaft est plus proche de la commune limitrophe de Béni Maouche que du chef-lieu de Bouhamza, dont elle relève administrativement. Cette situation géographique désavantageuse, charrie son pesant d’aléas et d’infortunes. Les villageois sont confinés dans un isolement perpétuel : «Aucun transporteur n’a jamais songé à exploiter la ligne desservant notre village. Nous sommes ballotés entre deux communes, mais nous ne jouissons d’aucun avantage, d’un coté comme de l’autre», se lamente un villageois de Tachouaft. Confinés dans une sorte de ghetto et malmenés par un enclavement outrageant, ces damnés de la campagne sont réduits à une vie végétative. «On ne peut compter que sur la force de nos jambes pour faire le moindre déplacement», se désole un citoyen issu de ce village. «Pour rallier Béjaïa ou une quelconque ville de la Soummam, il faut se déplacer à pied jusqu’à Béni Maouche, ou gagner notre chef-lieu communal, pour ensuite emprunter une navette de transport public», temoigne un retraité de Tachouaft.

N. M.

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