L’agenda Tebboune effacé !

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La 22e Tripartite, devant se tenir le 23 septembre prochain à Ghardaïa, tel que décidé sous l’ère Tebboune, a été reportée à une date ultérieure. Ahmed Ouyahia, l’UGTA et le patronat ont convenu, jeudi, à exécuter les dernières orientations du président de la République.

La réunion de concertation, tenue entre le Premier ministre, l’UGTA et le patronat, pour discuter de la prochaine Tripartite, a pris l’allure de réconciliation entre le gouvernement et ses affidés économiques et sociaux. Une rencontre qui effaça définitivement les maux et séquelles laissés par Tebboune. Au delà du rendez-vous de la prochaine Tripartite, qui fut donc ajournée à une date ultérieure, la rencontre de jeudi entre le Premier ministre et les membres du pacte national de croissance économique s’est achevée par des déclarations politiques qui rappellent la feuille de route du chef de l’État, et la réparation de confiance écornée par l’ex-Premier ministre. La préparation de la prochaine Tripartite devant se tenir, tel que décidé sous Tebboune, le 23 septembre prochain, n’est au fait qu’un prétexte au remariage officiel entre l’Exécutif et ses associés du monde du patronat et du syndicat maison, UGTA, que la «saga juilletiste» a failli disloquer. Le rappel à l’ordre du président de la République dans sa lettre du 20 août dernier, et les «orientations» qu’elle contenait, n’ont pas tardé à trouver écho auprès des trois parties récipiendaires. Et c’est Ahmed Ouyahia qui se chargea de le confirmer via le communiqué qui a sanctionné la rencontre de jeudi : «Le Premier ministre a relevé que cette rencontre fait suite à la récente interpellation de Son Excellence, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, au Gouvernement et à ses partenaires économiques et sociaux pour qu’ils donnent un exemple à la société en vue d’un élan de solidarité, de mobilisation et d’unité, afin que l’Algérie relève le défi de la crise financière et qu’elle poursuive le processus de développement qu’elle a entamé il y a près de deux décennies». Le rétablissement de confiance et la mise en œuvre du «consensus national» réclamé par Bouteflika lors de sa dernière missive, est également mis en exergue dans le communiqué, affirmant ainsi que «dans cet esprit, le Premier ministre a exprimé les sentiments de respects et de solidarité que le Gouvernement nourrit à l’endroit de tous les travailleurs (…) et cultive aussi de la considération envers toutes les entreprises publiques, privées ou mixtes».

La nouvelle feuille de route du Président

Voulant assurément dissiper la crainte qu’il suscite dans le milieu social, notamment par ses approches purement libérales, Ahmed Ouyahia se positionne dans le document final sanctionnant la réunion de jeudi, comme un exécutant directe des directives du chef de l’Etat. Il soulignera de ce fait la feuille de route qui lui a été tracée par le président de la République. Une feuille de route aux trois axes principaux qui constituent l’âme de son message du 5 juillet dernier. Il s’agit de la nécessité de «mobiliser des financements internes non conventionnels, de maintenir le soutien à la croissance dans tous les secteurs, y compris l’industrie, les services et l’agriculture, et préserver et rationaliser la politique publique de justice sociale et de solidarité nationale.» Comme dans les lettres du chef de l’Etat du 5 juillet et du 20 août derniers, Ahmed Ouyahia rappela aussi «les tensions financières auxquelles fait face le pays», bien que cela n’empêchera pas le gouvernement à «améliorer le cadre de l’investissement» et «cultiver des relations sereines avec les entreprises, dans le cadre de la loi». Le retour de manivelle de la part des partenaires économiques et sociales sonne comme une décision d’enterrer la hache de guerre brandi en juillet, et rappelle ainsi leur dévouement au chef de l’Etat en réitérant leur «adhésion et leur soutien à la démarche de son Excellence M. le président de la République». Comme ils rassurent le gouvernement à «concourir aux efforts du pays pour la poursuite de la dynamisation de la croissance et la préservation de sa souveraineté économique nationale». Ainsi donc, la réunion de jeudi qui élagua le dossier de la prochaine Tripartite que d’aucuns ne lui jugent aucun intérêt dans le contexte politique et économique actuel, aura fini par remettre les pendules à l’heure d’avant mai 2017 !

Mohand Arezki Temmar

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