À moins d’une semaine de la célébration de l'Aïd Tamokrant, les marchands des fruits et légumes annoncent la couleur à travers une augmentation des prix des produits.
Pour ne pas déroger à la règle, la mercuriale a pris «des ailes», franchissant un nouveau cap dans sa folle flambée des prix. Comme à l’accoutumée, et à quelques jours de la fête du sacrifice, les commerçants mettent, comme à chaque année et à la même période, leurs affiches aux prix forts. Après quelques semaines de répit où les prix de la mercuriale ont enregistré une certaine stabilité, les prix des fruits et légumes connaissent, depuis quelques jours, une hausse vertigineuse. Cette énième hausse des prix, qui va crescendo, intervient à une période où les pères de famille doivent faire face aux dépenses liées aussi bien à l’achat du mouton qu’à celles des fournitures scolaires et habits pour leur progéniture. Une virée chez les commerçants et les marchés de fruits et légumes dans quelques magasins de détail à Sidi-Aïch renseigne amplement sur la flambée des prix et, surtout, sur ce qui attend le citoyen dans les jours à venir. La ménagère aura du mal à varier ses plats, tellement les prix des fruits et légumes sur les étals des marchés sont hors de portée des bourses moyennes. Le constat est d’autant plus perceptible que les étals des marchés de détail des fruits et légumes en Algérie sont bien achalandés. Si l’offre est supérieure à la demande, rien ne milite cependant pour un marché clément. En témoigne la mercuriale, pratiquement unique dans tous les marchés que nous avons visités au cours de cette semaine, notamment à Sidi-Aïch, Ouzellaguen et Akbou. En effet, le prix de la tomate était de 60 dinars, voire 80 dinars en certains lieux. La pomme de terre figure aussi au chapitre des produits inabordables, son prix culminant déjà à 59 dinars le kilogramme pour celle de bonne qualité. Quant à celle de moindre qualité, elle est proposée à 40 dinars. «Et pourtant, la production de la pomme de terre est au rendez-vous, mais le citoyen la paye au prix cher», souligne un père de famille. C’est le cas de la carotte aussi, qui est passée de 50 DA le kilogramme à 100 DA. Proposée depuis le début du mois à 120 DA, la laitue est aujourd’hui à 200 DA. Idem pour l’aubergine qui a connu une hausse de 30 DA pour atteindre 100 DA le kilo, et le haricot vert marque une augmentation de 40 DA pour afficher 160 DA. Même la courgette n’a pas échappé à cette folie de flambée des prix. Elle est passée de 90 DA à 130 DA le kilo. Le poivron et le piment n’ont pas connu une hausse spectaculaire comme le reste des légumes, proposés respectivement à 70 et 80 dinars le kilogramme. Les prix des fruits ont également enregistré une hausse importante. Le kilo de banane oscille entre 150 DA et 200 DA alors qu’il ne dépassait pas les 130 DA auparavant. Les raisins sont affichés à 120 DA. Les pommes locales sont à 160, la pastèque à 35 dinars et le melon à 45 dinars. Mais, la valse des prix pratiqués dans les marchés des différentes localités de la wilaya de Bgayet ne semble plus surprendre personne, d’autant plus que la période précédant les fêtes de l’Aïd s’apparente toujours à une flambée générale des prix. Les viandes blanches ont annoncé la couleur depuis le début du mois d’août pour frôler le prix de 420 dinars le kilo, passant du simple au double en l’espace de quelques semaines. Cette augmentation du prix de la volaille a entrainé celle des œufs, où le plateau de 30 unités est cédé à 360 dinars. Il apparaît à la lumière de cette flambée des prix qui n’a épargné aucun produit de consommation, effets vestimentaires ou fournitures scolaires, que de nombreux foyers algériens seront contraints de ne pas accomplir le rituel du sacrifice du mouton. En l’absence d’une politique de régulation et de protection des consommateurs, les chefs de familles se retrouvent livrés à eux-mêmes. Les autorités semblent incapables de réguler le marché des fruits et légumes, laissant le consommateur livré à la seule loi ultralibérale de l’offre et de la demande.
Ce n’est pas plus clément au marché de Tazmalt !
Une virée, jeudi dernier, au marché hebdomadaire de la ville de Tazmalt, l’un des plus importants de la wilaya de Béjaïa, a permis de constater que les prix des fruits et légumes ont connu une hausse. Cette situation n’est guère « nouvelle » aux yeux des ménages, puisque c’est le même état de fait qui prévaut à l’approche des fêtes et autres événements religieux (Ramadhan, fêtes de l’Aïd, El Mawlid ennabaoui,…). La mercuriale au niveau de ce marché a connu une hausse palpable et surtout vertigineuse, laissant sans voix les clients présents en force en cette matinée de jeudi dernier, et ce, en vue de préparer la fête sacrificielle en s’approvisionnant en victuailles nécessaires. Ainsi donc, beaucoup de fruits et légumes ont vu leurs prix « prendre » l’ascenseur alors qu’ils sont étalés en grandes quantités, balayant d’un revers de main leur rareté sur le marché. «C’est plutôt l’avidité de ces marchands qui est à plaindre et non pas l’accroissement de la demande sur les produits agricoles, puisque ces derniers ne connaissent aucune pénurie, et sont présents sur les étals en bonnes quantités, et même en surabondance!», affirme un père de famille accosté dans ce marché qui a connu une grande affluence jeudi dernier. Les prix de la plupart des légumes ont augmenté significativement, à l’image des haricots verts cédés entre 140 et 180 DA/kg. La pomme de terre est proposée entre 50 et 55 DA/kg. La tomate s’est renchérit à son tour pour être vendue entre 50 et 100 DA/kg, cela selon la qualité. Les piments et les poivrons sont cotés respectivement entre 100 et 120 DA/kg. La courgette caracole entre 120 et 160 DA/kg, alors que la carotte a vu ses « démons » revenir à la charge pour être proposée à partir de 70 DA/kg. Le concombre et la laitue défient toute logique en affichant entre 120 et 160 DA/kg sur les ardoises. Dans toute cette liste de légumes qui semblent « cracher » du feu, seul l’oignon n’a pas connu de changement dans ses prix, en étant proposé entre 35 et 40 DA/kg. Pour leur part, les fruits restent chers, avec le melon qui caracole à 60 DA/kg, les raisins à 150 DA/kg, la nectarine cédée à partir de 100 DA/kg, la pastèque toujours au « rouge » avec 50 DA/kg et les poires sont proposées à partir de 80 DA/kg au minimum. «Cela n’étonne personne. Nous avons l’habitude de cette flambée qui survient toujours à l’approche des fêtes de l’Aïd surtout. Je dis que cela est un manque de tact et de piété dont font preuve les marchands qui, au lieu de baisser les prix à pareille occasion pour permettre à tout le monde de fêter dans de bonnes conditions la fête de l’Aïd, mettent en revanche le feu aux prix comme pour nous assommer!», regrette un autre chef de famille habitant la ville de Tazmalt.
Bachir Djaider et Syphax Y.

