Godot et Menasra ou l’illusion du dédoublement…

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S. Ait Hamouda

Faire semblant de faire quelque chose de génial en ne faisant rien, ou plutôt en réalisant des bévues à n’en plus finir, c’est l’exact simulation de faire en défaisant. Qu’on y réfléchisse deux secondes, l’une des raisons de la faible attirance des vivants de la politique est certainement à trouver dans ces redondances par trop fastidieuses, trop insistantes sur un crédit à chercher dans la mémoire absconse de tout ce qu’on a oublié. Quand bien même on s’instruirait des leçons accumulées mais par retenue, par mégarde, négligence ou encore paresse, il se trouve que l’absence, que la puissante force des vents gêne la croissance des pousses qui s’efforcent à montrer le bout de leur nez. Ce qui revient à refaire par la volonté, ce qui a été défait par la nature. Comme on trouve dans les moments de génie qui hantent leurs nuits sans empêcher de dormir les quidams au sommeil lourd. Maintenant que l’on sait d’où vient le mal, il ne reste plus qu’à croiser les bras et attendre Godot, en étant sûr qu’il se pointera bientôt à la porte, porteur de bon augure. Il viendra les bras chargés de tout ce que désirent les pontes, les copains et les coquins de ces messieurs qu’on appelle grands. Dans les malheurs, les pires surtout, on prie le Tout Puissant de ne pas nous accabler davantage. Va, que l’on s’égare dans les méandres de la turpitude, là ou rien ne peut sauvegarder, ni l’amont, ni l’aval. Sauf que là où règnent les scorpions et les scolopendres, survit la bête immonde, les dragons, et autres monstres fabuleux. C’est à peu près ce que promet Menasra, leader du MSP, devant le Seigneur. On se laisse aller par flemmardise à tout accepter, à tout avaler, à tout subir et même à tout ingurgiter, le bon, le mauvais, l’ignoble et tout ce que l’on ne saura jamais. Il va participer aux locales dans toutes les communes du «Polygone» en étant sûr d’avoir un bon score. Et avec ce gus, on est sûr que ce ne sera pas Godot qui viendra …

S. A. H.

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