L’étreinte de la soif se fait plus pressante dans la commune d’Ath Djellil, où les villages sont astreints à une sévère diète hydrique. En effet, l’arrivé de la saison estivale, avec son lot de sécheresse accrue et de flambée du thermomètre, est synonyme de rationnement drastique et de pénurie récurrente de cette précieuse ressource. «Nous essayons, tant bien que mal, de gérer la distribution de cette eau, avec une répartition aussi équitable que possible, mais ce n’est guère évident quand les besoins de la population sont sans commune mesure avec le volume du liquide disponible», explique un responsable de l’APC, avouant que la desserte se fait à raison d’une seule fois tous les 8 à 10 jours, dans les conditions normales. La vétusté du réseau et les fuites itératives qui en découlent ne sont pas pour arranger les choses : «Les pannes sont courantes et pénalisantes, car réparer un organe ou colmater une fuite prend du temps et le retour à la normale encore plus», nous confie notre interlocuteur. Alors, tous égaux devant la pénurie ? «Pas si sûrs», répondent en chœur des villageois. «L’eau manque dans toute la commune. C’est un fait indéniable. Néanmoins, que vous résidez au chef-lieu de la commune ou dans un lointain hameau, et que votre demeure est juchée sur une crête ou lovée au fond d’un vallon, le débit de l’eau dans votre foyer peut varier du tout au tout», atteste un citoyen du village Thaima. Le même constat amer est dressé par des villageois de Taourirt, Takorabt et Tala Moumen : «L’eau coule des robinets une fois tous les 8 à 10 jours. Les moins chanceux peuvent attendre jusqu’à 15 jours, voire même plus, pour étancher leur soif», témoigne-t-on. «Même les fontaines publiques, qui étaient d’un grand secours en temps de crise, tarissent les unes après les autres», déplore un habitant du village Aghvala. Que reste-t-il alors aux villageois pour contourner cet écueil ? «Ceux parmi les campagnards, qui possèdent un véhicule ou une monture à quatre pattes, vont chercher l’eau où elle se trouve, alors que d’autres citoyens achètent des citernes», rapporte-t-on.
N. Maouche
