Jamais de mémoire de citoyens de la région de M’Chedallah et de la vallée du Sahel il n’a été observé un tel dérèglement climatique que celui enregistré cet été. Un dérèglement qui n’a pas été sans conséquences sur les récoltes agricoles de saison, lesquelles ont été impactées de plein fouet. En effet, la longue canicule de cette année qui s’est allongée sur deux mois de suite et de façon continue, a provoqué un sensible dérèglement climatique avec des pics de températures qui oscillaient entre 48 et 50°. Aussi, sous l’effet de cette hausse anormale des températures, la plupart des fruits de saison (figues fraîche et de Barbarie) sont arrivés à maturité précocement et ont perdu de leur saveur et leur effet nutritif, à commencer par la figue fraîche arrivée à maturité un mois avant son processus habituel, soit à partir de la fin du mois de juin. Or habituellement, ce fruit mûrit à la fin du mois de juillet. La diminution du goût et de la saveur du fruit, sous l’effet de la canicule, a été aggravée par l’absence des pluies traditionnelles de l’automne qui ravivent le fruit qui prend des formes à chaque averse de pluie sous forme d’orages. Aussi, la récolte de cette année était peu attirante et rares sont les citoyens qui y ont goûté et ce à cause de leur forme rachitique déshydratée, leur goût fade, leur peau asséchée avant l’heure, mais aussi par peur de maladies car n’étant pas nettoyées par des averses de pluie. D’autant plus que la peau de la figue fraîche est enduite d’une substance gluante et collante qui accroche toutes sortes de mouches et insectes et les impuretés flottantes dans l’air. Les fruits murs avant l’heure se détachent rapidement et forment un tapis épais sous les figuiers, mais n’attirent plus personne exception faite des animaux qui en font bombance. Il convient de signaler que la récolte des figues fraîches est composée de plusieurs séries et faute de pluie, la production s’est brutalement interrompue à la première série, ce qui explique l’arrivée à sa fin de la récolte avant terme. La figue de Barbarie, dénommée localement «Akermous», a également été affectée par les chaleurs caniculaires qui ont sévi plusieurs semaines durant. D’aucuns parmi les paysans à M’Chedallah affirment que ce fruit a mûri avant l’heure et a été aussi et surtout asséché sous l’effet de la chaleur. Les mêmes paysans évoquent une récolte médiocre. Une récolte qui n’a, selon eux, pas trop duré dans le temps. En effet, en l’espace de quelques jours, les fruits arrivés à maturité précocement sont soient tombés par terre soient morts asséchés sur les branches.
Oulaid Soualah