Inesman ferment la mairie

Partager

Des dizaines de citoyens du village d’Inesman ont fermé, hier, le siège de l’APC de Taghzout, commune située à 10 km au nord de la wilaya de Bouira.

Les protestataires dénoncent «la marginalisation» de leur localité. À l’entrée du siège de la marie, les protestataires ont accroché une banderole sur laquelle on pouvait lire «Les habitants d’Inesman refusent le régionalisme, la marginalisation et l’exclusion». Sur les pancartes brandies par les villageois, il est, entre autres, écrit «Non à la hogra», «Non à l’injustice» ou encore «Nous réclamons des conditions de vie dignes». Sur les lieux, un des représentants des villageois a brossé un tableau peu reluisant de la situation que vivent les habitants d’Inesman. Selon lui, depuis l’indépendance, le village n’a eu droit qu’au raccordement à l’électricité et à l’aménagement d’une route. «La situation à Inesman est catastrophique. Depuis l’arrivée de nos parents au village en 1956, les villageois n’ont connu aucun changement», dira notre interlocuteur, qui profité de l’occasion pour énumérer les nombreux problèmes auxquels font face les villageois. Il cite, entre autres, l’école primaire Sahali Belkacem, construite en 1966 et dont l’état est vétuste et très dégradé. «La toiture de l’école fuit, ses fenêtres sont condamnées et une partie de la clôture est inexistante. L’école donne directement sur la forêt. Devant cette situation, nous avons fait des propositions à l’APC mais aucune mesure n’a été prise», indique le représentant du village. Ce dernier a enchaîné en évoquant le centre de santé. Une structure qui ne dispose, selon lui, d’aucun moyen. L’état de la route menant à la localité pose aussi problème, selon notre interlocuteur : «La route ressemble à un oued et elle est impraticable. Le P/APC s’est dit prêt à réfectionner cet axe mais seulement une fois les travaux de gaz menés à terme», indique le même villageois. Justement, à propos du gaz de ville, notre interlocuteur expliquera qu’Inesman est l’un des rares villages de la commune à en n’avoir pas bénéficié. Selon lui, tous les villages alentours en sont raccordés. Le représentant des villageois évoque aussi des problèmes de transport et de l’éclairage public. Au sujet de l’éclairage, les villageois affirment que le maire avait fait une promesse lors de son passage sur les ondes de la radio Bouira en mai dernier, selon laquelle une enveloppe de 150 millions de centimes a été débloquée pour financer cette opération. Mais, selon eux, le projet dont les travaux devraient en principe démarrer avant le mois de Ramadhan dernier n’a pas été lancé à ce jour. «Nous exigeons que le projet soit mené dans tout le village et nous refusons à ce que l’on installe cinq ou six lampes dans un coin du village et on laisse les autres quartiers sans éclairage », explique-t-on. Les villageois parlent également du problème d’assainissement. D’après eux, une conduite principale des eaux usées a éclaté en 2008 et elle a été seulement rafistolée. «Le problème de l’assainissement se pose à ce jour et il représente un danger sur la santé des habitants du village», font savoir les villages qui disent souffrir des odeurs nauséabondes provenant du rejet d’égout et de la prolifération de moustiques. Par ailleurs et sur l’action de fermeture du siège de l’APC, les villageois disent qu’ils sont contraints d’y recourir car tous les recours ont été épuisés. Il faut signaler que le chef de daïra de Haïzer s’est déplacé sur les lieux et a tenu une réunion avec les représentants de la population d’Inesman au siège de l’APC de Taghzout, pour tenter de trouver des solutions aux problèmes posés. À leur sortie de cette entrevue, un représentant des villageois nous indiquera que le chef de daïra se serait engagé à régler les problèmes qui urgent et à prendre en charge, au fur et à mesure, le reste de leurs préoccupations.

Djamel M.

Partager