Le DSP de Bouira, Amar El Gouacem, s’est dit surpris par «les pratiques illégales» du cabinet privé de la sage-femme.
La Dépêche de Kabylie : La DSP était-elle au courant des activités pratiquées dans le cabinet privé
de la sage-femme?
Amar El Gouacem : Non, la DSP n’en était pas au courant, du moins depuis mon installation en septembre 2016. Je ne comprends pas comment cette personne a pu pratiquer illicitement des accouchements depuis septembre 1989 à ce jour. Jusqu’à maintenant, personne n’avait soulevé ce problème et personne ne s’était plaint de cette pratique illégale dans cette localité.
Quels sont donc les actes qu’elle peut pratiquer dans son cabinet si l’accouchement n’est pas permis dans la législation ?
La liste est longue, ce genre de cabinet doit assurer le suivi de grossesse, le soutien psychologique et préparer la femme enceinte à lui éviter de subir une césarienne. Mais en aucun cas l’acte d’accouchement doit être assuré par une sage-femme. Ce n’est pas son rôle !
Existe-t-il beaucoup de cabinets de ce genre à travers la wilaya de Bouira ?
À ma connaissance, non. Mais si une activité pareille se déroule quelque part, cela se fait en dehors du cadre légal.
La DSP compte-t-elle sévir contre cette sage-femme ?
Les services de la santé au niveau central et local ne laisseront jamais ce genre d’activités illégales se pratiquer et feront tout pour les bannir.
Qu’avez-vous fait jusque-là ?
L’enquête est toujours en cours. Les premiers éléments sont à notre niveau. La finalisation et les conclusions sont imminentes. Les résultats seront transmis au ministère de la Santé.
Vous récusez donc les formulations qui disent qu’il n’y avait pas de médecin gynécologue à l’hôpital Kaci Yahia de M’Chedallah ce jour-là ?
Le médecin gynécologue était sur place. Il y a exercé, le nombre de malades auscultés et les césariennes effectuées le prouvent et sont mentionnés sur nos registres.
Comment expliquez-vous le choix de la parturiente ou de son mari de se rendre dans le cabinet privé
d’une sage-femme ?
Pour nous, la patiente n’est pas venue ce jour-là au niveau de l’hôpital Kaci Yahia, et nous n’avons pas les détails ayant motivé ce choix déplorable. Une chose est, cependant, sûre, ce ne sont pas nos services qui l’ont orientée. À son arrivée, au niveau du service des urgences, le médecin de garde n’a pu que constater son décès. Suite à cela, je vous informe qu’une autopsie a été réalisée à Bab El Oued, et les conclusions détermineront avec exactitude les causes de ce décès. Ces dernières sont au niveau des instances judiciaires. Selon les informations en notre possession, le bébé, de sexe masculin, se trouve chez sa famille et serait en bonne santé.
Entretien réalisé par H. B.

