S. Ait Hamouda
Dans sa réponse à l’association des ulémas, Benghabrit a remis les pendules à l’heure de la modernité. Il est vrai que la Basmala est anti-pédagogique dans le sens où elle mêle de manière fulgurante le religieux à l’école, mais tout le monde sait que la qualité de l’enseignement d’il y a quelque temps nous a menés vers l’impasse et il était temps que ça change. Non pas que l’apprentissage du spirituel soit néfaste à l’élève, loin de nous cette pensée, mais il faut savoir raison garder et bien gérer le pédagogique pour faire du scolarisé un citoyen à part entière, qui prendra ses responsabilités en connaissance de cause. Ne faisons pas dans la démagogie lorsqu’on veut bien instruire le futur homme algérien, en commençant par ce qui est, en principe, le rôle dévolu à la famille à laquelle il revient d’apprendre la religion. Il n’échappe à personne que la religion est une matière reconnue dans l’éducation islamique, donc qu’on ne se sert pas de l’école, censée enseigner à l’élève les sciences, l’arithmétique, l’histoire, la géographie… Pour mettre le spirituel en pointe de la pédagogie, il serait urgent d’opérer une transition, la plus positive qui soit, pour amener notre école vers les terrains de la connaissance scientifique et philosophique. Et à partir de là mesurer les progrès à l’aune universelle. Ne serait-il pas mieux de laisser cette école, que tout le monde considère comme sinistrée, entre les mains des pédagogues qui savent ce qu’il faut à l’élève ? Ne plus polémiquer sur ce qu’on doit faire ou ne pas faire lorsqu’on est limité pédagogiquement parlant, c’est faire preuve de bon sens et d’esprit ouvert pour sauver des affres de l’obscurantisme et de la radicalisation nos populations scolaires. Il ne tient à personne de se mêler de ce qu’il ne comprend pas, sans pervertir la notion d’apprentissage, qui est bien compliquée, nonobstant les règles modernes de l’enseignement. Il appartient à tous, en effet, de soutenir l’enfant dans sa scolarité, mais il n’appartient à qui que ce soit d’intervenir dans ce qui ne le regarde pas.
S. A. H.
