Azaghar, une plaine agropastorale en extinction

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Azaghar est une bourgade rurale située à 4 km à la périphérie de la ville d’Akbou. C’est une localité agropastorale par excellence, en contraste avec l’agglomération du chef-lieu communal, car elle est rustique et abrite des activités agricoles vivrières, notamment. Le visiteur pourrait contempler avec beaucoup d’intérêt les vergers et autres jardins familiaux que cultivent avec amour les propriétaires. De vastes terres agricoles y sont cultivées par des paysans «qui ne savent faire que ça ». On y trouve des maraîchages, des fruits et des céréales (durant la saison céréalière bien évidemment). C’est une plaine qui produit des fruits et légumes d’une excellente qualité, lesquels sont commercialisés dans les marchés environnants et même ailleurs. Dans un passé lointain, durant l’époque coloniale, il y eut même du vignoble destiné à la viticulture, témoignent des vieux de cette bourgade agricole. «Il y avait une cave qui fut aménagée pour le stockage des tonneaux et des bouteilles de vin», témoigne un septuagénaire de la localité. Cependant, cette époque charnière, qui a vu l’agriculture dans la plaine d’Azaghar atteindre son apogée, n’est plus qu’un souvenir. Des souvenirs qui restent encore vivaces chez certains qui ont vécu cette période, où les colons exploitaient les autochtones. Actuellement, cette belle plaine, qui ne souffre presque d’aucune aspérité, est vouée à l’extension urbaine. Le béton avance imparablement sur les terres agricoles de très bonne qualité. «Et dire que nos aïeux laissaient les terres agricoles pour l’exercice de l’agriculture comme la céréaliculture, les maraîchages et l’arboriculture, et habitaient les collines escarpées! De nos jours, les choses se sont inversées, et c’est la plaine qui se trouve envahie par les constructions à l’architecture anarchique», déplore un habitant de la bourgade. Celle-ci, traversée par la RN26, ne cesse de s’étendre tous azimuts avec le tissu urbain, et aussi la création de plusieurs unités industrielles de l’agroalimentaire et de matériaux de construction. Cela a contribué, certes, à créer un certain dynamisme économique et des postes d’emploi pour des centaines de personnes, mais malheureusement cela s’est fait au dépend des terres agricoles. Le village Azaghar a bénéficié, dernièrement, de quelques opérations d’aménagement urbain comme l’installation de l’éclairage public, le bitumage des artères et la pose de trottoirs.

S. Y.

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