La menace canine pèse sur la population d’Ath Mansour, localité située à 46 km à l’est de la wilaya de Bouira. Il n’est pas rare d’apercevoir des meutes de chiens errants se « pavaner » dans les rues de la localité, provoquant un sentiment d’appréhension chez les passants. De l’avis de certains habitants, la campagne d’abattage d’animaux errants n’a pas été effectuée depuis des lustres. Il est établit que les chiens errants, qui peuvent être des vecteurs de beaucoup de maladies graves, comme la rage et la leishmaniose, entre autres, constituent un véritable danger pour la sécurité et la santé publiques. Les foyers de ces canidés sont localisés sur les berges des oueds comme le Sahel et l’Amarigh, où ils pullulent à l’ombre des tamaris. Creusant des trous tels des galeries, les chiennes peuvent mettre bas plusieurs chiots qui, en grandissant, vont rejoindre d’autres meutes en gambadant partout. Etant donné que ces animaux vivent dans la nature, ils sont en contacte direct avec des animaux sauvages tels les chacals qui peuvent leur transmettre beaucoup de maladies comme la rage. Ces canidés se nourrissent dans les dépotoirs en éparpillant les détritus dans tous les sens. Même si l’on n’a pas encore enregistré des cas de morsures dans la localité, il n’en demeure pas moins que la menace plane réellement sur la population, notamment la frange vulnérable comme les enfants, les vieux et les malades. «J’ai vu des meutes de chiens se déplaçant sur les berges de l’oued Amarigh. Si ces chiens venaient à attaquer quelqu’un, ils le déchiquetteraient avec leurs crocs acérés. Alors, n’est-il pas temps que les pouvoirs publics envisagent une solution à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur? Attend-on qu’il y est des cas de morsures pour réagir ?», s’interroge un riverain de l’oued Amarigh. Il faut signaler que dans la commune voisine de M’chedallah, les services de la prévention relevant de l’EPSP Ahnif avaient tiré la sonnette d’alarme quant à la prolifération de ces chiens dans la commune. Pour rappel, les mêmes services ont fait état de 18 cas de morsures de chiens errants au cours de cet été. Un traitement antirabique est administré à titre préventif aux personnes admises à l’hôpital pour morsure. D’aucuns pensent que le lancement des campagnes d’abattage des animaux errants, d’une manière périodique, reste le seul moyen d’écarter le danger qui pèse sur les populations et surtout de soulager les finances publiques dans le secteur de la santé.
Y. S.