Les usagers de la poste de la commune d’Ath Djellil ne cessent d’exprimer leur couroux par rapport aux prestations de service de la poste qu’ils jugent «lacunaires».
Les griefs portés contre l’opérateur public concernent essentiellement le segment courrier, lequel est distribué de façon «aléatoire», s’insurge-t-on. «Avec le développement de la communication électronique via Internet et les réseaux sociaux, la lettre traditionnelle en papier est reléguée au second plan. Ce type de courrier est pourtant toujours de mise, par conséquent, l’occulter serait une erreur monumentale», clame un citoyen du village Aghvala, fonctionnaire de son état. Un autre habitant du même village estime que la promotion et le développement du virtuel ne devrait aucunement se faire au détriment du réel. «Cela n’échappe à personne que le monde est en pleine mutation et il est de bon temps que l’entreprise publique gérant le courrier postal opère des redéploiements et des ajustements. Néanmoins, l’intérêt du client devrait être au centre de toute stratégie», tranche un jeune universitaire du village Tala Moumen. Et d’ajouter : «Nous avons la nette impression que l’opérateur public est en train de sacrifier une partie de sa clientèle sur l’autel de la logique commerciale et de la rentabilité financière». La rancœur des habitants de cette commune enclavée est surtout cristallisée par l’acheminement au petit bonheur de la chance, pestent-ils, du courrier ! Cela, relève-t-on, en l’absence de facteurs pour sillonner les villages, comme au bon vieux temps. Le râle est décliné sur tous les tons. Les récriminations pleuvent comme de la grêle : «Cela fait plusieurs semaines que j’attends une convocation pour un examen professionnel. Je suis angoissé de louper ce rendez-vous, car le cas de ces courriers qui arrivent trop tard on en connait un bout», dira un jeune, la trentaine, issu du village Milket. «Le courrier, il faut aller le chercher au bureau du chef-lieu. Il faut pour cela, plusieurs allers-retours, sans être sûr d’être au bon endroit et au bon moment pour le récupérer», se lamente un autre villageois, qui rapporte plusieurs exemples de courrier égaré ou perdu en cours de chemin. Ils sont nombreux les villageois d’Ath Djellil à souhaiter vivement la réhabilitation de ce service, en redonnant ses lettres de noblesse à la fonction de facteur. «J’ai encore souvenance de ce messager qui faisait du porte à porte et remettait le courrier en main propre. C’était la belle époque. Je rêve de la voir ressuscitée à l’avenir», dira, sur une pointe de nostalgie, un retraité d’Aghvala.
N. Maouche