Boudjelima égaye les rues

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Il y a des pratiques et coutumes qui résistent encore aux temps modernes et qui nous rappellent la vie d'antan, nous offrant ainsi un voyage dans le temps.

À l’heure des DJ, des CD et autres technologies de musique, des musiciens traditionnels relèvent le défi pour tenter de s’imposer et de rappeler les vieilles traditions séculaires léguées par nos ancêtres. Il s’agit dans ce cas de figure du fameux style traditionnel de « Boudjelima ». Une troupe de musiciens traditionnels qui va d’un village à l’autre en jouant à la cornemuse et au tambour artisanaux dans les rues, les cafés, les quartiers, chez l’épicier du coin …en « répandant » des airs ensorcelants et surtout contre lesquels personne ne peut résister ne serait-ce que par l’esquisse d’un déhanché. Ces jours-ci, un groupe de musiciens a fait son apparition dans plusieurs localités situées dans la vallée du Sahel en jouant cette musique bien de chez nous, et ce en captivant avec surtout le son de la cornemuse les piétons qui s’immobilisent l’instant d’apprécier cette belle musique résonnante qui s’échappe de la peau d’une chèvre que le musicien insuffle d’air pour qu’elle émette de la musique sans interruption. Ces troubadours, dansant parfois de façon hilarante, « sèment » la joie et l’exaltation là où ils vont. Certains enfants découvrent pour la première fois ces musiciens, et surtout cette cornemuse qui leur paraît bizarre. Mais les moments les plus « fous » sont indubitablement la communion entre ces tambourinaires et certaines personnes, que ce soit dans les rues ou les cafés, où ces dernières se laissent « envoûter » par le son de « El Ghita n’Tchollit » comme on l’appelle, pour danser et taper des pieds et des mains jusqu’à la transe. En créant une ambiance de fête et de joie dans les rues, les musiciens ambulants reçoivent que ce soit de l’argent, des présents ou de l’huile d’olive donnés gracieusement par des gens émerveillés et surtout reconnaissants de leur avoir mis des notes d’une cornemuse artisanale « électrisantes » à leur corps, histoire de chasser la routine et la « tristesse » de la rentrée sociale après des vacances d’été « reposantes » . En tout cas, cette musique traditionnelle et cette pratique de « Boudjelima » consistant en ces déplacements dans les villages et villes de la région pour apporter un tant soit peu de joie, et de rappeler au bon souvenir cette coutume musicale bien de chez nous. Aujourd’hui, cette pratique c’est tout un patrimoine culturel qu’il faudra surtout préserver.

Y. Samir

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