L’association Assirem, créée en août 1998 par un groupe de citoyens du village d’Ait Abdelmoumene, situé à quelque 15 km du chef-lieu de la daira des Ouadhias, à caractère purement social vient de boucler, à l’occasion de son assemblée générale ordinaire tenue au niveau de son siège, sa huitième année d’existence dans le “jargon” du mouvement associatif local. C’était l’occasion de faire les bilans moral et financier d’une année d’activité. Cette association a su, il faut l’avouer, transcender toutes les entraves qui ont souvent poussé les associations vers le déclin ; elle a pu, grâce à la force de conviction de ses membre et leur dynamisme, maintenir le cap autour d’un seul mot d’ordre : solidarité avec les nécessiteux. En effet, l’assemblée générale a été une opportunité pour les membres de l’association de rappeler l’importance que revêt leur organisation, en ce sens qu’elle constitue un cadre de canalisation de toutes les âmes charitables pour servir la noble cause qu’est l’aide aux démunis; surtout dans un contexte d’accentuation de la crise sociale et l’élargissement du fossé qui sépare désormais le pauvre du riche. “Nous voulons détruire le carcan de tabous dont s’est coiffée notre société ; les citoyens de nos villages doivent comprendre que la solidarité commence par le plus proche, le voisin ; si chacun de nous se mettait à secourir son voisin qui est dans le besoin, cela suffirait pour alléger un tant soit peu cette misère sociale qui prend avec le temps de l’ampleur”, nous déclare Ali Taleb, président de l’association. Il faut dire que le constat de net recul de l’entraide entre les villageois a été largement partagé par l’assistance. Ce qui faisait jadis le label de la Kabylie, appartient-t-il à présent à l’histoire ? Se sont-ils interrogés. Sans verser dans un pessimisme avéré, M. Taleb parle plutôt d’un “individualisme éhonté”, “les bonnes volontés existent toujours. Je citerai, à titre d’exemple, la précieuse contribution de Mme Krim, qui n’est autre que la fille du légendaire Krim Belkacem, et du Dr Mansour ; leurs apports nous ont été d’un grand secours dans ce qui est à mon avis, l’acquis le plus important pour nous, la reconstitution de la cellule familiale de deux foyers qui étaient auparavant décimés”, indique le président de l’association. Ceci dit, il y a lieu de signaler que l’association Assirem a distribué lors de la dernière rentrée scolaire, plus de 170 trousseaux pour les enfants issus des familles démunies du village. “En plus de cela, notre objectif principal est l’aide à la prise en charge des nécessiteux, nous avons axé nos aides sur trois plans, vestimentaire, sanitaire et alimentaire”, ajoute M. Taleb.Cependant, Assirem ou l’espoir au présent, comme le dit si bien son slogan, ne compte pas en rester là puisque on prévoit d’ores et déjà l’accompagnement des familles nécessiteuses qui veulent se lancer dans des projets conçus pour eux par l’Etat. Ceci, dit-on, pour qu’elles se débarrassent de l’assistanat et leur permettre de se libérer du joug de la misère à grande échelle. Il est utile de rappeler qu’Assirem s’est également investie dans la solidarité au profit des enfants orphelins et les cas sociaux placés dans le centre de Boukhalfa puisque ses membres ont eu à y organiser des visites régulières. A cet effet, l’idée de créer une association qui s’occupera exclusivement de cette catégorie à l’échelle de la daira des Ouadhias est en cours de réflexion. Les membres de l’association Asseirem lancent à l’occasion, un appel à tous ceux qui sont intéressés par le projet afin de s’y impliquer car réfléchir c’est bien, agir c’est mieux.
A. Z.