Des avis et des recommandations

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La deuxième journée du colloque national sur le livre numérique, placé sous le thème «La place du livre numérique dans les bibliothèques », a vu trois communications se succéder : «La gestion documentaire à l’ère du numérique», animée par M. Ahcène Hadidi, chef du département documentation à la Sonatrach (Alger) ; «Les collections numériques dans les bibliothèques publiques », animée par M. Allahoum Rabah, professeur à l’université d’Alger, département de bibliothéconomie ; et «Le braille et le numérique», présentée par M. Matari Dahmane, cadre de la Bibliothèque Nationale d’El Hamma (Alger). Le premier conférencier fit un large tour de son sujet : «C’est un levier majeur du développement, éliminant les nombreuses difficultés qui sont rencontrées», dira-t-il. Les options sont nombreuses et diverses, ajoutera-t-il, citant le scanner, le serveur, la liseuse, le téléphone mobile, le cloud, ASP (fournisseur). Il abordera par la suite l’archive électronique dont les utilisateurs trouvent des difficultés dans les mécanismes. Il conclura : «A l’ère du numérique, pour sa survie, l’activité de documentation et bibliothèques doit se faire autrement. Les clients de cette dernière sont plus exigeants que par le passé. La documentation doit leur parvenir sans qu’ils se déplacent et les métiers de la documentation se trouvent profondément bouleversés par l’avènement du numérique qui impose ses lois. Et l’avenir du bibliothécaire et de l’archiviste est en jeu !». M. Allahoum Rabah abordera lui «Les collections numériques dans les bibliothèques ». Il expliquera que les donnes actuelles ont changé les aspects et qu’il faut faire avec la collection numérique, tant pour les revues scientifiques, le livre numérique ou autres. Il dira : «Les supports numériques ou électroniques ont donné naissance à ce qu’on appelle «collections numériques», ce qui engendre des bouleversements remettant en cause le concept même de collection». Quant à l’acquisition des documents numériques, le conférencier parlera de droits d’accès qui se font sur le site commercial de l’éditeur ou par le biais du portail d’agence d’abonnement. Quant aux prix des abonnements, «plus les sites sont nombreux, plus les prix sont diversifiés», dira-t-il, citant deux types d’abonnements «l’abonnement par titre et l’abonnement par bouquet, et le prix sur titre électronique évolue constamment». La troisième conférence, intitulée «Le braille et le numérique», sera axée, par M. Matari Dahmane, sur le fait que cette technologie nouvelle n’a pris naissance qu’en 2009 en Algérie. Le conférencier avancera certains chiffres, précisant qu’ils «sont très loin des besoins de cette catégorie de la population algérienne, les non-voyants». Cependant, «le nombre de titres passe de 46 à 2 500 pour 10 500 volumes à l’échelle nationale. La documentation audio régresse de 11 000 à 7 000 titres et on enregistre 9 000 films audio avec commentaires». Le conférencier regrettera : «Les chaînes de TV nationale ou privées ne s’y mettent pas vraiment». M. Matari soulignera : «Le jeune algérien non-voyant, en dépit de sa bonne volonté, de son engagement pour son pays, ne trouve pas toute l’aide nécessaire, souffrant notamment de l’indisponibilité du livre numérique, notamment en langue arabe. Le respect des recommandations pourrait aider le non-voyant dans les consultations, mais l’application n’est pas donnée à tout le monde !». Quant aux abonnements, le conférencier dira, avec une note d’amertume, en faisant une comparaison de taille avec les autres pays : «Nous relevons 19 abonnés en 2009 pour 320 inscrits. Nous avons 3 pour 1000 des non-voyants, ce qui est très insuffisant par rapport aux autres pays». Le livre numérique a ses inconvénients pour le non-voyant, dans la langue arabe par exemple. La production des documents audio est tout à fait différente par rapport à ce qui se fait dans d’autres pays, avec une exception sur le droit d’auteur pour les non-voyants. Les débats furent fructueux et un très large tour d’horizon a été fait, notamment sur le devenir de la lecture classique : livre entre les mains. Le piratage a une fois encore été dénoncé par les conférenciers et l’assistance. Les logiciels en langue amazighe sont sollicités, ainsi que la dotation en volumes nécessaires et dans les différentes disciplines et en PlC des bibliothèques communales ou autres. Dans l’après-midi, les conférenciers ont procédé à la lecture des recommandations : Aménagement d’espaces dans les communes ; Encourager l’accès libre dans les bibliothèques et choisir les livres nécessaires ; Formation et sensibilisation des bibliothécaires ; Equipement des bibliothèques en moyens nécessaires ; Encourager l’utilisation des ressources numériques ; Réalisation d’outils d’indexation ; Création de cellules de veille autour des ressources numériques ; Encourager les bibliothécaires dans la prise de décisions ; Formation d’agents spécialisés dans la réception et l’orientation et le prêt. «Nous espérons que toutes ces recommandations seront concrétisées et qu’un intérêt sera porté sur ces bibliothèques numériques», conclura M. Hamma Mustapha, professeur à l’université d’Alger, département de bibliothéconomie.

M A Tadjer

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