Une nouvelle étude de la double voie ferrée électrifiée entre Thénia et Bordj Bou Arreridj vient d’être finalisée et transmise aux services de la wilaya de Bouira. Un projet qui remonte à… 2007 ! Cette étude réalisée par l’Agence Nationale d’Etudes et de Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires (ANESRIF) a été transmise à plusieurs services techniques de la wilaya pour une éventuelle validation où pour émission de réserves le cas échéant. Si l’étude est approuvée, elle fera l’objet prochainement d’un exposé pour approbation lors d’un conseil de wilaya qui lui sera dédié. Sur le tracé Alger-Constantine, et plus particulièrement l’itinéraire entre Thénia et Bordj Bou Arreridj de 175 km, la wilaya de Bouira est concernée par l’étude et la réalisation de 87,85 km de cette double voie ferrée électrifiée. Un projet colossal pour lequel le montant du contrat programme s’élève à plus de 161 milliards de dinars dont une partie en euros. Ce contrat programme est structuré en 6 marchés d’application avec l’étude parcellaire ainsi que les études d’exécution et d’installation de chantier, celui de la réalisation des tunnels, un marché pour les autres travaux de génie-civil, les travaux de la voie ferrée, l’électrification et enfin la signalisation et télécommunication. Cependant, à ce jour, seul le premier marché d’application relatif à l’étude parcellaire et étude d’exécution, installation de chantier a été mis en vigueur. Le service contractant demeure du ressort de l’ANESRIF, tandis que c’est le groupement d’entreprises CCECC-OZGUN, dont le CCECC est chef de file, qui a été désigné entreprise de réalisation. Pour le bureau d’étude, c’est un consortium germano-français qui a été retenu avec le Groupement Poyri allemand chef de file et le français Systra. Sur le plan synoptique de l’ANESRIF, il est fait état que la wilaya de Bouira détient le plus grand parcours de cet itinéraire qui représente 54.42% du trajet Thénia-Bordj Bou Arreridj avec pas moins de 20.89 km (53 unités) de viaducs et 19 km (18 unités) de tunnels. Rien que pour les travaux de terrassement, les déblais sont estimés à 23 millions de m3 et 09 millions de m3 de remblais. Sont prévus sur ce tracé la réalisation de la nouvelle gare ferroviaire de Bouira et 3 points de changement de voie d’évitement (PCVE). Plusieurs raccordements ont été pris en considération dont celui à la gare existante de Bordj Bou Arreridj, au tunnel existant d’El Achir (côtés est et ouest), le raccordement existant de Beni Mansour (wilaya de Béjaïa), le raccordement à la nouvelle ligne ferroviaire Béjaïa-Beni Mansour, et enfin le raccordement à la gare existante de Thénia du côté est. Pour le directeur des Transports de la wilaya de Bouira, M Khoualdia Ahmed, ce projet est d’une importance vitale pour la wilaya et pour le pays : «Nous parlons d’un train à grande vitesse qui réduira les distances entre les villes de l’intérieur du pays et la capitale. Ce projet permettra sans nul doute de décongestionner nos routes et autoroutes encombrées en permanence par des flux incessant de véhicules. Cela permettra surtout aux usagers de la route de mettre un terme aux sempiternels bouchons et embouteillages auxquels ils sont confrontés et qui sont de plus en plus fréquents», indique M. Khoualdia. Il est vrai que cette ligne à double voie ferrée électrifiée verra le trafic des trains de voyageurs avec une vitesse de pointe de 160 km/h et de 100 km/h pour les trains de marchandise. À rappeler que déjà en date du 26 juin 2010, alors que l’attribution provisoire de ce projet avait été accordée en 2007, la CCECC issue de la Société de construction de chemin de fer de Chine (CRCC) ainsi que l’associé turc OZGUN avait obtenu du gouvernement l’attribution définitive du contrat et que ce groupement aurait dû achever les travaux en un délai de 48 mois. La première esquisse du projet avait fait grincer des dents, notamment auprès de certains agriculteurs de la wilaya de Bouira qui avaient vu leurs exploitations morcelées entre les travaux d’AMENHYD pour la canalisation des terres irriguées et les jonctions autoroutières. Autant de projets dont les servitudes avaient rognés leurs superficies agricoles exploitables. Les concepteurs de l’ancien tracé avaient mis en exergue le relief de la région qui les a obligés à se diriger vers cette proposition la moins contraignante. Aux services techniques de la wilaya de Bouira de trancher définitivement sur ce tracé qui détient jusqu’à présent le triste record des projets en souffrance.
Hafidh Bessaoudi