La RN9, un danger pour les usagers

Partager

Les usagers de la RN9, reliant Sétif à Béjaïa, sont de plus en plus anxieux. Les aléas qu’ils rencontrent quotidiennement sur cette route ne cessent d’augmenter et de les inquiéter. Outre l’étroitesse de la route, l’attitude des poids-lourds, les comportements irresponsables de quelques chauffards souvent avinés, les blocages répétées de la route à la circulation sous-prétexte de contestations et les risques qui peuvent surgir à l’intérieur du tunnel de Kherrata, un autre danger plus grand et plus meurtrier guettent sans arrêt, nuit et jour, les usagers de cette route ; un phénomène silencieux qui peut frapper à n’importe quel moment sans prévenir ; un danger qu’on ne peut anticiper, ni éviter. Il s’agit des éboulements sur la portion de cette route comprise entre Bordj-Mira et Souk-El-Ténine. Le souvenir de l’éboulement qui s’est produit le mois de janvier dernier au niveau du lieu-dit Boulejbas, en face du complexe touristique « Saf Saf » est toujours vivace dans les esprits. Rappelons que ce jour-là d’énormes roches et des masses considérables de terre ont dévalé la pente du haut de la colline et ont envahi la RN9. Dans leur élan, ils avaient même détruit une partie du mur d’enceinte du complexe. Heureusement, qu’à cette époque, et au moment de l’incident, aucun véhicule n’était de passage. Aucune victime ne fut dés lors à déplorer, et, de l’avis de tous, ce fût un vrai miracle. Depuis, après avoir déblayé la route, aucune mesure de prévention n’a encore été prise alors que la menace persiste sur les usagers à cet endroit. Pour ceux qui gardent souvenir de cet événement, le stress augmente à chacun de leur passage. Plusieurs tonnes de terre et de roches sont toujours suspendues en porte-à-faux au même endroit. Sous l’effet de la gravitation, toute cette masse pourrait s’effondrer d’un coup et ensevelir plusieurs véhicules en même temps. « Chaque fois que je repasse par-là je surveille du coin de l’œil le flanc de la colline qui peut s’affaisser à n’importe quel moment », dira un habitué de cette route. Et pour une meilleure prévention, ce tronçon à risque fut agrémenté de part et d’autre de deux panneaux signalant de possibles chutes de pierres ! À l’époque coloniale, à cet endroit, on extrayait du gypse pour fabriquer du plâtre sur place, d’ailleurs, les vestiges de cette fabrique sont toujours visibles sur ces lieux. Ce flanc de la colline contenant donc du gypse, une roche qui s’effrite facilement, peut s’affaisser d’un coup, une fois gorgé d’eau sous l’effet des pluies à venir. Nous sommes à l’orée de la saison pluvieuse et le risque sera présent à tout moment et ne fera que s’amplifier d’ici la fin de l’hiver. « Qu’attendent les autorités pour agir ? Leur faut-il une autre tragédie similaire à celle d’Aokas qui avait causé sept décès et une quinzaine de blessés ? » S’interroge encore une fois notre interlocuteur. «Et pour combien de temps encore les habitants de la région et les usagers de cette route, en général, rouleront avec la peur au ventre ? En été, ce sont les embouteillages monstres qui rendent la route infréquentable alors qu’en hiver, les aléas du climat rendent la conduite très dangereuse !».

Saïd M.

Partager