Le FLN, lui, sera décidément toujours là pour rendre d’autres “services à la nation pour concocter au fantasque chef d’Etat libyen un “conseil national extraordinaire” qui cache mal le sur-mesure en dépit du sérieux apparent de l’ordre du jour. C’est qu’hier matin, dans les allées de l’hôtel Sheraton, on oubliera presque que l’auteur du livre vert est attendu par plus de six cents cadres et invités. Seule la rigueur des services de sécurité, qui se transforme rapidement en zèle dans l’excès quand les services libyens décident de s’en mêler, rappelle que “la réunion organique” a décidément quelque chose d’extraordinaire. Surtout que la nature de ce “conclave” n’est évoquée que pour renvoyer la presse à attendre la déclaration finale et surtout ne pas espérer, si on n’est pas de la presse publique – officielle selon les termes du protocole libyen – être admis dans la khaïma à l’heure de la grande fusion fraternelle. Les propos du grand guide parviendront pourtant rapidement aux oreilles de la presse non officielle. El Gueddafi suggère à ses frères de ne pas limiter le nombre de mandats présidentiels, de se passer de la Constitution, des partis et pourquoi pas de l’armée, puisque l’un de ses véhicules portait la très suggestive inscription : “Le peuple armé”. Il a de la suite dans les idées, M. El Gueddafi, même s’il donne l’impression d’avoir déjà oublié que les Palestiniens et les Israéliens sont des idiots puisqu’il sont incapables de bâtir un seul pays et y vivre dans la plus belle des coexistences. El Gueddafi a oublié autre chose et elle semble définitive celle-là : Les “Toz fi Amirica” ne semblent plus faire partie de son vocabulaire et c’est sans doute pour cela qu’il a prolongé son séjour à Alger. Il n’est pas que fantasque le Guide et ce n’est pas seulement son look et son discours hors normes qui justifieraient un conseil national du FLN. Surtout que celui-ci a traité de choses aussi importantes que “le règlement intérieur” et “le programme d’activité” de l’année 2005.
Slimane Laouari
