Des migrants flambent le cours de l’euro

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Des Subsahariens et des Syriens convertissent depuis quelques semaines des sommes importantes en euro auprès des cambistes de la région de Bouira.

C’est ce que nous avons appris, avant-hier, auprès d’un jeune cambiste de la ville de Bouira qui, en plus des retraités qui le sollicitent chaque mois pour échanger des euros en dinars, il fait face depuis quelques semaines, à des Subsahariens et des Syriens qui, eux, le sollicitent pour convertir des dinars en euros. «Je reçois beaucoup d’étrangers qui viennent échanger des dinars en euros et des réfugiées syriennes, qui mendient, font partie de ma clientèle. Elles disent vouloir aider leurs familles restées en Syrie en leur envoyant des mandats. J’ignore comment cela se passe réellement», nous a-t-il confié. Ainsi, les réfugiés ne seraient pas étrangers à l’envolée de la monnaie européenne sur le marché parallèle en plus de la conjoncture économique actuelle du pays. Notre interlocuteur affirme que ces mendiantes convertissent des sommes assez importantes et de manière assez régulière. «Il y avait une jeune femme syrienne résidant dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj qui avait pour habitude de mendier sur la RN05. Chaque semaine elle convertissait entre 5 et 6 millions de centimes, fruit de sa quête, en euros. Par la suite, elle m’apporta des sommes plus importantes. D’après elle, elle s’est arrangée avec quelques-unes de ses compatriotes, qui habitaient comme elle à Bordj Bou Arreridj, pour se charger des transactions. Je peux vous dire qu’il s’agissait de sommes énormes», explique le jeune cambiste. Toutefois, depuis quelques jours, cette femme a disparu, on raconte qu’avec le pactole qu’elle s’est fait, elle aurait quitté l’Algérie, peut être pour aller mendier sous d’autres cieux. Mais cette Syrienne n’est pas un cas isolé. A en croire notre interlocuteur, même des Subsahariens échangent de temps en temps des dinars contre des euros. «Je ne peux pas vous dire avec exactitude si ce sont des Maliens ou des Nigériens, mais des Subsahariens viennent aussi fréquemment avec des liasses de billets qu’ils veulent convertir en euros. Les sommes qu’ils échangent sont de moindre importance, mais cela contribue quelque part à augmenter la pression enregistrée sur l’euro. Est-ce que vous imaginez, avec le nombre de Subsahariens et de Syriens présents à travers le pays, et si chacun convertit des dinars en euros, on comprend pourquoi l’euro se fait si rare, d’où son ascension fulgurante sur le marché parallèle mais également dans les banques», s’exclame le jeune cambiste.

Hafidh B.

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