Le désherbage a commencé !

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Dans les villages de l’arrière-pays, les fellahs commencent déjà à sortir leurs outils de sarclage des mauvaises herbes pour préparer leurs champs d’oliviers à la récolte.

Avec la tombée des premiers orages automnaux, les mauvaises herbes qui ont poussé sous les arbres, notamment les oliviers commencent à perdre leurs épines et à devenir moins agressives. Dans les villages de l’arrière pays de Béjaïa, où la récolte des olives débute dès la fin du mois d’octobre, les fellahs commencent déjà à sortir leurs outils de sarclage des mauvaises herbes comme, entre autres, les faucilles, les haches, les râteaux, les houes et les sécateurs. Ils partent tôt, à la faveur de la fraicheur matinale, préparer leurs oliviers au ramassage des olives et à la pose des filets de récolte. Contrairement à ce que certains pourraient croire, ce n’est pas une mince affaire. Souvent abandonnés à leur sort depuis la cueillette de l’an dernier, les arbres ont développé beaucoup de rejets à la base de leurs troncs. Rejets qu’il faut enlever soit à la hache soit au sécateur suivant le diamètre de la tige. Les mauvaises herbes sont à arracher à la houe et à éloigner de l’arbre à l’aide du râteau. Parfois, quand l’herbe n’est pas très haute, le fellah peut se servir seulement d’une faucille. Mais les épines sont toujours là comme souvent on néglige le port des gants, elles pénètrent douloureusement dans la peau des doigts. Da Boualem, ancien fellah et ancien moudjahid, qui aime bichonner ses oliviers, martèle que «beaucoup de gens ne méritent pas les fruits que leurs oliviers leur donnent». Ils ne les visitent qu’au moment de la récolte. Ils ne les nettoient pas, ils ne les binent pas, ils ne les taillent pas, quant à les arroser ou à creuser une fosse au pied de l’arbre pour recueillir les eaux de pluie, ils n’y pensent même pas. En plus, au moment de la récolte, au lieu de tailler intelligemment les oliviers, c’est-à-dire couper à la scie les branches qui empêchent l’arrivée de la lumière et de l’air aux fruits, ils font du massacre en s’en prenant seulement aux branches dont ils ne peuvent atteindre les olives. Et puis, ajoute Da Boualem, un fellah qui respecte son olivier doit cueillir les fruits à la main et non les frapper avec une gaule qui rend aléatoire la récolte de l’année prochaine.

B. Mouhoub

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